mardi

* B R U X E L L E S . [ 2803-030411 ]

TENTH STOP:
BRUXELLES .




   Mon Amour de capitale!!

   A Bruxelles, je suis contente, tout le monde parle francais. Ca me manquait. J ai le mal de ma langue maternelle...

   Brussels Hello Hostel. Et oui! J avais besoin d independance alors je me suis dit qu il fallait que je prenne une petite auberge un temps... Elle n est pas vraiment au centre, mais tres proche en metro, super bien, tres propre, magnifique. Les murs des couloirs sont decores de tableaux faits avec du tissus IKEA, le meme que j ai choisi pour mon bureau... Il y a plein de Chinois, j ai parfois l impression d etre a Pekin...

   Je pose mes affaires, le temps de faire une lessive (un peu complique quand on met un billet de 20 euros dans la machine et qu il en sort que des jetons pour le sechoirs et la machine a laver alors qu on en a besoin que de deux... Bref, j ai du appele le gars qui a mis du temps a venir et blah blah... bon ben on apprend de nos erreurs, quoi...) et je m en vais en ville.

   Experience de developpement de l Instinct.
   Bruxelles, je connais cette ville. J y suis deja allee deux fois. La premiere etait dans le cours de mon voyage d etude de 9eme annee, avec une classroom constintuee de gens dont la plupart je ne vois plus... Mais bref, c etait chouette. La deuxieme fois etait il y a trois ans exactement, avec mes parents. Trois touristes familiaux qui flanent et font du shopping... Voila ce que je sais de Bruxelles.
   Je range ma carte, je prends une profonde respiration, et je me lance. Je marche. Odeur de gaufres, de chocoalt, de sucre qui flotte dans les rues bondees. Je tombe sur un chapiteau original de 1930 derriere l Eglise Sainte-Catherine, ou ils font des spectacles, le Magic Mirrors. J ai presque l impression de me retrouver une fraction de seconde devant le cirque de Big Fish.
   Eglise Saint-Nicolas, ou je fais un tour (evidemment, que voulez-vous...) Je sors, j evite les mendiants aux portes des eglises qui me harcelent, je deboule sur la Grande Place. Le miracle se passe. Comme si je debarquais au pays des Anges. Des gens partout, locaux sur les terrasses, a siroter une biere, touristes au centre de la place, a bombarder de photo l architecture monumentale des hauts batiments qui les entourent. La pierre brodee de dores, d anges sculptes, de statues d illustres personnages. 3eme fois que je viens ici, je disais. Et le charme ne s est touours pas estompe...
   Je continue a marcher dans les rues qui se retrecissent. J entre dans les Galeries Royales. Son de saxophone qui se rapproche. Petits cafes, petits restos, petits magasins royaux. Je prends une sortie (j ignore laquelle). Une hord de touristes en, des troupeaux de touristes, OUI des touristes partout! surtout dans la Rue des Bouchers ou les serveurs etalent leurs homards et autres crustaces sur de la glace a l entree des restos pour attirer les touristes affames a n importe quelle heure. A l interieur de ces restaurants vides (la concurrence est terrible, vous comprenez...) il y a des faux feux de cheminee. Et en realite, les serveurs sont plus Maghrebains que Belges... Je passe devant le restaurant chinois ou j etais allee avec mes parents, pseudo-chinois jepense puisque la musique laissait planer un doute quant a ses origines... Un peu plus loin, le resto chez Leon ou nous etions aussi alles (mais oui Papa rappelle-toi! Tu as fait ejecter la pince du homard dans l assiette de ta voisine australienne...) Je prends une rue encore plus etroite et je trouve Le Theatre de Toone (j y reviendrai plus tard...) Et me voila au point de depart sur la Grande Place. Le brouhaha ne cesse pas. Je prends une rue inverse. Des touristes italiens prennent en photo mon sac Jack. Ce n est pas la premiere fois. Et depuis mon voyage a Pekin, je ne suis plus etonee qu on m accoste dans la rue pour une photo...
   Je poursuis ma route jusqu a la petite place du Marche aux Herbes, la ou tout le monde se retrouvent, touristes perdus ou en quete de gaufres a la creme chantille, jeunes envieux de chocolat, vieil alcoolique sur une civiere, musiciens de rue qui font swinger ce melting pot de gens. Je ressens la joie printaniere eclater. Je ne peux m empecher de sourire comme une idiote. Je me sens presque chez moi, ici... Je passe par la gare du centre et j arrive a la Cathedrale des Saints Michel et Gudule, une sorte de Notre-Dame de Bruxelles. Moment de repos. Je prends le temps de voir. Il y a un petit musee des tresors retrouves dans la cathedrale comme des peintures de Michel Cocxie ou des objets ayant appartenus a l archiduc Ernest d Autriche.
   Je continue toujours. Pas de carte. Pas de montre. Juste mon Instinct. Voila le principe de cette experience. J ai dans la tete des envies, des endroits a visiter, mais je laisse mes jambes me guider. Elles savent mieux que quiconque ce dont j ai besoin...
   Je deboule au premier lieu que je voulais voir. Le bar La Mort Subite ou je bois une Framboise pour me rafraichir (biere de femmelette? testez un peu, pour voir...) Souvenirs d u bref passage ici avec mes parents.
   La pause est finie. Je continue toujours. Je retrouve la Rue des Bouchers et decouvre l Impasse de la Fidelite pour voir... Jeanneke Pis! Elle est une sorte de Manneken Pis en version feminine, cree en 1985 par Denis Adrien Debouvrie pour aider la recherche medicale pour lutter contre le cancer. A cote il y a un bar de la chaine le Delirium, ou ils servent plus de 2000 bieres differentes...
   Soudain, je ne sais plus ou aller. Au moment ou je sors ma carte, un des serveurs de la Rue des Bouchers m interpelle pour m aider. Je lui dis ''Dites-moi ou aller et j irai.'' Il me donne un nouvel itineraire et en passant me promet de m offrir une biere si je repasse le voir. Je prends note et je m en vais. Je debarque a la place Saint-Gery, grand quartier ou tous les jeunes se rencontrent sur les terrasses conviviales pour boire des cocktails. Je vais aux Halles de St-Gery pour voir une expo de photo qui montre l evolution des enseignes et des boutiques. Je continue jusqu a la Place Fontains et traverse le quartier douteux de la rue du Marche-au-Charbon. J atteinds le Manneken pis maison s en fout car Jeanneke est mieux. Des souvenirs deferlent dans ma tete quand j arpente ces rues. Je me revois il y a 5 ans avec mes anciens camarades ou il y a 3 ans avec mes parents. Ma vie entiere a completement change, et pourtant, ici, tout est reste tel quel... Je debarque sur la place Saint-Jean qui est plutot calme et je finis par me retrouver dans la Rue de la Violette ou je decouvre un bar incroyable... qui s appelle Le Goupil de Fol, une maison transformee en cafe, sur 3 etages. Intime, decore de vinyls, de tableaux de toutes sortes, de drapeaux internationaux, illumine par des bougies et des lampes indiennes, avec des canapes a disposition, de vieux livres poussiereux a feuilleter, un jukebox authentique qui passe de vieilles chansons francaises... J y fais un stop avant de poursuivre ma route qui me ramene encore a la rue des Bouchers ou je retrouve le serveur Henrique (ben tiens...) pour le verre qu il m a promis. '' Chose promise, choses due! '' Et oui, en voyage, tout est bon a prendre... Non?

   La nuit, sur les quais de metro, ils passent de la musique classique.

   Les metros bruxellois sont vieux, delabres et cubiques.

   Le parc de Bruxelles est immense. Il est bon de s y rendre en fin d apres-midi, sous la dorure du soleil, dans la brise fraiche et printaniere. Les gens sortent, ils profitent. Des personnes de tout age, de toute part. Des gens seules, qui promenent leur chien ou lisent un livre au pied d un arbre, qui attendent leur bien aime ou mange une gaufre sur une terrasse. Des groupes de jeunes qui se rejoignent apres les cours, des artistes en herbe qui traquent le moment present avec leur appareil photo. Des parents qui jouent au frisbee avec leurs enfants. Des gens presses qui traversent un peu de verdure avant de retrouver la proximite physique du metro... Un instant de tranquillite, de fuite seraine, de reflexion et d ecriture. Et des souvenirs qui reviennent, constamment...

   Allez. Je suis toute seule a Bruxelles et j ai comme une envie de musees... C est parti pour l orgie museale.

   Le Bozar. C est le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. J y decouvre le fabuleux peintre anversois Luc Tuymans, dont les peintures sont sobres, aux couleurs ternes, presque monochromes. Il revisite la photographie a travers des oeuvres floues, a la peinture a l huile. La force de Tuymans revient a faire passer ses oeuvres pour de la peinture abstraite dont le titre donne la clef de lecture. Des formes floues, indefinissables, deviennent logiques quand on se penche dessus et analyse le titre de chaque tableau. Son art decoule aussi d une volonte de denoncer certains problemes politiques comme les conspirations du gouvernement belge pendant les colonies au Congo. Pendant cinq ans de sa vie, Tuymans met entre parenthese l amour de sa vie (donc la peinture) pour se donner au cinema. Il experimente a l aide de sa camera, des cadreages, des moments de la vie quotidienne. CEtte etude se repercutera sur ses oeuvres ulterieures car pour lui le cinema est comme la peinture: tous les deux debutent avec une creation suivie d une evolution.

   Je visite une autre exposition qui met en parallele le developpement de la peinture flamende et son influence sur les Venitiens et vice versa, dans le cours des 15 au 18eme siecles. J y vois de magnifiques oeuvres majeures comme des tableaux de Pisanello et mon amour de van Eyck. Le developpement de la peinture a l huile du 15 eme doit son essor aux deux poles les plus importants de l art europeens: Anvers et Venise. Certaines oeuvres sont comparees a celles d un artiste contemporain Berlinde de Bruyckere qui sculpte des corps dans de la cire, les rendant mutiles, atrophies, sans membre ni visage, declenchant chez l observateur les memes emotions de pitie et  horreur que certaines peintures religieuses des grands maitres...

   Gallerie Magritte. Petite gallerie sur 2 etages qui vend des lithographies de REne Magritte. En voyant les prix, j avais envie de pleurer...

   Petite pause musee pour revenir a mon obsession des cathedrales...

   Cathedrale de Notre-Dame des Sablons. De style gothique tardif. Chaque cathedrale a son odeur. Celle ci sent comme l appartement de Mme Ruche, une dame a l accent allemand qui gardait mon frere et moi quand on etait petit. En sentant cette odeur je nous revois tous les deux dans sa maison qui sentait la gaufre, jouant au baby foot dans son galetas ou deguises en cow-boy dans son salon entre les cactus et la peau de renard pendue a la cheminee...

   Les souvenirs olfactifs sont les plus tenaces.

   En Belgique, les gens qui travaillent recoivent des bons de 1,59 euros pour payer dans les magasins.

   L avantage de porter le voile est de pouvoir coiner son telephone portable entre son oreille et le voile. (je tiens a rappeler aux lecteurs que tout ce que j ecris sur ce blog sont des OBSERVATIONS, c est a dire des choses que j ai vues de mes yeux...)

   J aime me promener dans la ville quand le soleil commence a se coucher. Les statues des parcs et des cathedrales semblent danser et se mouvoir devant ce changement de lumiere surprenant.

   Voyager est un petit reve, une autre realite. Un bonheur qui se consume lentement, intensement. Chaque seconde compte. Chaque image est nouvelle. Il serait beau de pouvoir s en rappeler a tout jamais. Mais l etre humain n en est pas capable. C est pourquoi il est uniquement important de vivre dans l Instant present...

   Le Hasard semble frapper ma vie comme des doigts inspires tapent a la machine a ecrire. Au final, c est un beau bouquin qui se rode devant mes yeux chaque jour. Quand je relis les phrases et les mots qui s entremelent, je me dis qu il est bon d avoir des Etoiles qui me guident a travers l Instinct.

   Le quartier des Marolles. Il y a des boutiques d antiquites et des magasins vintage partout. Si j avais un appartement a amenager, je n irais pas a Ikea...

   L Eglise de la Chappelle. Sans commentaire, si ce n est que devant reside la meilleure frituur de la ville... (et oui, papa et maman, vous vous en rappelez peut etre pas, mais nous y etions passees et mon instinct m y a ramenee)

   La place du jeu de balles est une place ou chaque jour il y a un grand marche aux puces.

   La gare de la Chappelle, ou le monde des skateurs et amateurs de graffitis, quartier decale et alternatif.

   Dans ma chambre, dans l auberge, il y a deux Chinoises qui se sont reveillees a 4h du mat pour partir... Et une autre fille tres etrange qui lit '' Millennium '' en flamand. Elle reste dans sa chambre, plongee dans son bouqui ou sur son ordi, sans rien dire. Je en sais meme pas d ou elle vient ni comment elle s appelle et j ai meme pas envie de lui demander...

   Suite de l orgie museale.
   Un musee interessant se situe par chance pres de mon auberge. J ai griffone l adresse et quelques noms de rues sur un papier, photographie la carte sur GoogleMap avec mon portable et j ai suivi mon instinct pour y arriver (oui car j avais griffone le faux itineraire dans mon carnet et la photo de mon portable s est trouvee illisible) mais j y suis arrivee...

   Rene Magritte Museum est un petit musee sur la biographie du peintre surrealiste installe dans la maison de celui ci dans laquelle il a vecu 24 ans en compagnie de sa femme et muse Georgette. Les meubles ont ete restitue et remis a leur place initiale apres la mort du couple. Il y a meme la depouille empaille de leur dernier chien qui trone sur le lit double... Magritte peignait dans la salle a manger, pres de sa femme et organisait des apres midis deguisees avec ses ais surrealistes dans le jardin au fond duquel il y a le studio Dongo de son frere Paul et lui. En effet, pour gagner plus d argent, ils y realisaient des projets de publicite. Aux 3 etages superieurs, il y a des objets, des dessins, des affiches et des peintures qui racontent tout le parcours du peintre, de sa naissance a sa mort.

   Musee Magritte Museum (oui, Journee surrealiste, c est plutot pas mal) Ce musee est dans le cadre des musees royaux des Beaux-Arts de Belgique. L exposition commence dans l ascenseur qui a une vitre donnant sur un portrait de sa femme. Le musee est tres grand, sur 3 etages, tres bien fait, avec une chronologie qui raconte la vie de Magritte, des citations surrealistes du peintre, nombreuses de ses oeuvres, si pures, si decalees, si impressionnantes...

   '' Il ny a pas de choix: pas d art sans vie.'' Rene Magritte.

   Pour poursuivre ma journee surrealiste, je vais boire un verre a La fleur en papier dore qui est le bar dans lequel se retrouvait tout le groupe surrealiste belge dans la premiere moitie du 20eme siecle. Apres la guerre mondiale, les artistes du groupe Cobra viennent souvent, tout comme de grands ecrivains flamands. Le cafe est assez grand, reparti sur plusieurs salles, placardees de tableaux, sculptures, citations...

   ''Tout homme a droit a 24 heures de liberte par jour.'' Le Petit Gerard.

   Le jardin botanique de Bruxelles a ete inaugure en 1829. Cet endroit a quelque chose de decale. Grande surface fleurie et parfumee, verte au charme romantique d une petite ballade, perdu entre les immenses buildings bleus, vitres, abondants de gens en costards et tailleurs qui ne prennent meme pas le temps de regarder par la fenetre... Il y a une salle de concert dans le jardin dans laquelle jouent des artistes alternatifs.

   La Place de la Colonne du Congres presente uen statue de Leopold I. Elle commemore le Congres national datant de 1830 qui marque le fondement de la Constituion de la Belgique.

   Il pleut. Je n ai pas de parapluie. J erre dans les rues en ecoutant de la musique electronique. J erre sans but et sous la pluie. Je n ai pas peur.

   Les Belges sont fous des matchs de cricket a la TV.

   La Mitraillette est une specialite locale a ne pas louper! Elle est constituee d un sandwich de grillade avec crudites diverses et frites. De quoi perdre l appetit pendant un certain temps...

   Le Celtica, vrai bar celtic ou ils servent de la biere a 1 ou 2 euros en regardant des matchs de cricket (surtout que c est le championnat mondial... vous le saviez, ca??!)

   J ai besoin de contact. Je retourne la rue des Bouchers pour voir Henrique mais il travaille toujours, alors c est son voisin (et concurrent) qui  m offre un verre... Trop facile, je trouve... Mais je ne vais pas m en plaindre... Bref.

   Le Cercueil est un bar glauque comme on les aime, qui existe depuis 27 ans. Les murs sont noirs avec des motifs dores, des crucifix et des peintures de cimetiere, l ambiance tamisee par des lumieres rouges est presque inquietante. Les tables sont des cercueils ouverft avec une vitre montrant un squelette. Le serveur sert des cocktails aux noms sympqthiaues, melant toutes sortes de jus de cadavre et autres zombies, servi dans une choppe en forme de crane. Le cocktail que je choisis est la specialite de la maison: portant le meme nom que le bar, il se compose de vodka aux fruits des bois flambee et arrosee de Leffe blonde.
   Le comble du paradoxe est qu il y a une hord de touristes suisses dont le 90% est constitue de pouffs qui ne comprennent rien. Allez savoir comment ils ont atterri la bas... Bref, le serveur, Guillaume, est plutot ravi que je sois la pour discuter avec lui. Il est Francais mais a decide de passer quelques jours dans une capitale le jour de son anniversaire l an dernier. Il a debarque ici, est tombe amoureux de l endroit et est revenu y travailler. Voila pourquoi il a fait des annes d etude d economie en France: pour finir barman dans un bar glauque en Belgique. Faut bien profiter de sa jeunesse, je trouve, avant d entrer dans la toute petite boite de la societe...

   Un jour, je me leve, et je decide d aller chez le coiffeur. Ma coiffeuse personnelle de Londres (Lolo ma premiere couchsurfeuse) n est pas vraiment par la pour m arranger tout ca alors je marche et je trouve un coiffeur sympa qui me refait la coupe pour trois fois rien. Il y a deux filles qui m ont l air plutot sympathiques, assies sur le canape a l entree et qui attendent leur tour. Elles discutent, j ecoute, et je me dis qu on ne vit qu une fois, alors je leur demande si elles connaissent des endroits sympa pour sortir. Et bam! Deux rencontres pour le prix d une. Celle qui decide de se couper les cheveux (dure decision, mais bon choix, a vrai dire, oui oui je compatis, moi et ma masse de cheveux ingerable) est Judith (elle a dailleurs failli s appeler Violette... Ben tiens...), son amie est Lexane. Elles font du shopping a Bruxelles, cherchent a traquent les magasins vintage et de design d interieur, alors soit, je les accompagne (Miro attendra encore un jour...). Le but de la journee est de trouver une montre a gousset, des chaussures d homme, une bague avec un animal et une broche en fleur. Dure requete! Puisque a la fin de la journee, Lexane a trouve une robe et... C est tout. a voir, le shopping a Bruxelles n est pas mieux qu en Suisse...

   Se faire des amis a la rue des Bouchers, c est elargir son carnet d adresses internationalement.

   Le voyage... Mais le voyage! Ce soubresaut d inquietude et euphorie! Une vie qu on ne vivra qu une fois, sans remord ni regret! Juste la vie telle qu elle est...

   Spectacle de Toone. Chose promise, chose due, je vais vous en parler. La maison de Toone est un bijou precieux de Bruxelles, construite en 1696. Elle est a la foix un estaminet charmant, un musee biblio-videotheque, une fabrique de marionnettes et un theatre. Les marionnettes de Toone sont grandes, avec de somptueux vetements et sont articulees par des gens qui tirent des ficelles et les tiennt par des batons. Le soir, je m envole dans la magie d un Dom Juan un peu timide, a Bruxelles, chez son pere Dom Pedro qui lui demande, pour l honneur de la famille, de battre le record d une famille ennemie... Le record de quoi? De Jarretieres! Une comedie grotesque en ancien francais bruxellois a mourir de rire! Loin du Dom Juan molieresque, cette piece est piquee d anachronismes absurdes et de references a la ville de Bruxelles. Un tres bon divertissement malgre la chaleur etouffante de la salle... Une bonne occasion de voir un cliche de la ville que trop peu de gens connaissent...

   Mon Dieu! Mon journal de bord est termine... Bien triste. Heureusement que j en ai un autre... Et le voyage continue, immortalise par ma plume...

   La Chappelle Madeleine, qui sent la bougie a la vanille!

   Pour le week end, je fais du CouchSurfing chez Delphine. Sympathique pour trouver son appartement sur une certaine place que personne ne semblait connaitre... J ai presque eu l impression de ne pas etre dans la bonne ville, pendant un temps.

   Chez Adriana. Petite femme dans une petite boutique de sandwich a la grec. Mono-dialogue.
   - Bonjour mademoiselle, qu est-ce que je vous sers? Oui et avec quelle sauce? Nous avons tout plein de sauces! Vous voulez quoi? Une qui pue? Une qui pique? Une qui est degueulasse? C est la premiere fois que vous venez? Alors pour la premiere fois, c est sandwich surprise, satisfait ou renvoye. Goutez notre specailite ail-aubergine. Vous aimez? Parfait. Ca fera 4 millions d euros. Et voila 46 milliards pour vous.\

   Aux gens que je rencontre et que je quitte, je ne leur dis jamais que je dois rentrer. Je leur dis juste que je pars. Car chaque adieu est pour moi un nouveau depart.

   Un aller simple Bruxelles-Anvers coute 6,70 euros. Un aller-retour coute 7,70 euros. Cherchez l erreur!!

   Sept semaines et demie que je suis partie. Et j ai l impression que chaque jour je recommence mon voyage.

   Exposition de Joan Miro. Un delice. L entree dans le monde de la poesie picturale et chantante, ou la musique semble trouver sa couleur sur la toile, ou l harmonie abstraite et ellement significative a la foi touche le coeur profond de l ame. Bienvenue chez Miro et la purete de ses formes. Des couleurs qui s inversent quand elles entrent en contact avec  d autres. Que de paradoxes visuels qui tiraillent la joie et l angoisse a travers de vives couleurs presque trop violentes. Meler l infiniment petit a l infiniment grand et construire un monde ou tout devient possible, ou le ciel embrasse la terre et toutes les creatures du monde naissent de ce baiser enflamme et harmonieux. Miro experimente, il assemble des objets trouves par hasard pour en faire des sculptures, etalent sur la toile des formes reflechies, chargees de logiques et de symboliques bien que le titre des oeuvres n aide pas a le decrypter. Finalement, il ne faut pas chercher a comprendre Miro. Il faut juste se laisser bercer par la poesie picturale de son monde paradoxal.

   Le vendredi, Delphine me presente toutes ses amies et nous allons a une flatparty dite la fete du printemps (dresscode: fleurs!!). Immense appartement rempli de gens, avec une fanfare endiablee! Bref, l ambiance est au rendez-vous. J y rencontre meme moult Suisses avec qui je peux parler. C est bien drole!

   Alcool de genievre au citron. Atroce, infecte, on dirait du desinfectant... Mais c est Belge, fallait bien gouter... =)

   La couleur de Bruxelles est OR. Je m y sens chez moi et je m y sens moi. Elle est comme le paroxysme de ma complementarite.

   IL y a parfois des jours ou je me sens etrangere a moi meme, enfermee dans mon corps et ma tete. Je me heurte a mon miroir, j en tombe a la renverse, et quand je me releve, je me sens vulnerable et grandie a la fois.

   Le samedi, je sors a nouveau avec Delphine et ses amies, dans un squat cette fois. Diner canadien, petite musique espagnole, gens sympathiques et tres diverses. Et j y fais une bien drole de rencontre. Je suis entouree de gens que je ne connais pas, mais je ne suis pas dans une humeur a parler. Cependant, quand Corisande prend place a mes cotes pour me demander mon briquet, il se passe quelque chose. Je lui demande de prendre soin de mon briquet car j y tiens (il appartient a quelqu un, c est le seul souvenir physique qui me ramene a lui). Premiere conversation absurde au sujet d un objet anodin. Et de fil en aiguille, c est une rencontre qui flirte avec les barriere de la folie et du paranormal qui se coud devant nos yeux abasourdis. Corisande est habitee par la sensibilite au point qu elle lui fait defaut. Et en la rencontrant, je rencontre la premiere personne qui peut comprendre le don inutile et secret que je detiens. Soudain, on se sent moins seul... Mais j ai beau chercher dans tous les coins et les recoins des dictionnaires, je ne trouverai pas de mots pour parler de cette rencontre qui est une bribe de mon propre miroir. Alors. Voila. Delphine s en va, sa coloc aussi. Tant pis, je rentrerai seule. Je ne veux pas que la conversation se brise. Pas maintenant. Les gens partent au fur et a mesure. Vers 3h du matin, je me dis qu il faudrait que je rentre aussi.
   Dehors, il pleut a mort. L orage gronde dans le ciel. Etrange atmosphere elctrique. Faire une rencontre bouleversante et se faire bousculer par cette tempete dans les rues desertes et inondees. Je commence a pleurer sans larme, sous la pluie qui me detrempe (parce que oui, l eau ca mouille). Au loin, les sirenes angoissantes des ambulances. Au ciel, l orage qui explose et illumine la ville entiere une fraction de seconde. Je marche vite, sous la pluie, je marche et les feux deviennent verts quand j arrive devant, comme par magie. Des voitures qui passent. J entends les basses de la chanson ''7 nations army''. Je n ai pas froid, j ai le sentiment de flotter. Toutes ces rencontres platoniques qui entrent dans ma vie, bousculent et s en vont...
   Je suis comme ecartee entre mille sentiments qui me tirent dans tous les sens, pour me tester, m apprivoiser. J apprends a me connaitre, mon Instinct teste mes limites, je veux voir jusqu ou je suis capable d aller. La vie me fait passer par mille et une emotions... Mais ce qui reste, c est cette Sensibilite. Derriere ce mur hermetique ce cache ce coeur sensible qui pleure dans les eglises et fait abstraction de tout ce qui pourrait le nuir. Il y a des failles, cependant. Des failles qui laissent entrer des gens dans ma vie et me donne la possibilite de me rendre compte... que des gens de bien, ca existe aussi...
   Je m arrete au cercueil pour une biere. Guillaume fait la fermeture avec des amis. Et je rentre, completement fatiguee, ereintee, sous la pluie battante. L orage s est tu. '' Diego'' de France Galle resonne encore dans ma tete.

   Seule dans les rues de Bruxelles la nuit, je me sens plus en securite qu a Yverdon-les-Bains en debut de soiree.

   J aime l odeur des metros des villes.

   Sur les trottoirs de Bruxelles, il y a un signe qui interdit les chiens de faire leur besoin par ici. A voir, les chiens belges ne savent pas lire les panneaux interdiction...

   A Bruxelles, meme quand c est vert pour les pietons, des voitures passent...

   En voyage, je cherche des Reponses et je trouve des Questions .

   Le vent tourne encore une fois. Adieu mon amour de capitale. Adieu ma cite d or.



   NEXT STOP ANVERS!



lundi

* ANVERS . [03-040411]

ELEVENTH STOP:
ANVERS

   je vais a Anvers, juste pour l endroit...

   Je vais chez ma nouvelle CouchSurfeuse. En arrivant chez elle, c est sa copine qui m accueille. J ai l impression de tomber par terre. Quand je cherche des gens sur Couchsurfing, je mets 36 ans comme age maximum. Parce que je m entends bien avec des gens plus ages. Mais il a ages et ages. Ages en vrai et ages dans sa tete... Ce couple la doit avoir 60 ans dans sa tete. On ne peut pas toujours bien tomber...


   Le Rockox Musee. Niclas Rckox etait un tres grand cllectinneur d art et fidel ami de Pierre Paul Rubens. Il y a a Anvers un musee qui a ete fait dans sa maison. Il y presente de merveilleuses oeuvres, notamment de Rubens, et d interessants documentaires.

   Mayer van den Bergh . Une autre immense collections d oeuvres flamandes, avec de magnifiques portraits de Cornelis de Vos.

   Je ne suis pas d humeur de musee aujourd hui. Je ne suis d humeur de rien.

   En Belgique, les musees sont tres avantageux quand on a moins de vingt six ans, ou au mieux moins de 19 ans (ils sont gratuits ou 1 euro...)

   Je marche et me perds dans les rues. C est la deuxieme fois que je viens a Anvers. Et cette fois, il n y a pas de guide rachitique et vieille qui nous fait ''remarquer'' toutes les madonnes au coin des maisons, ni les pignons a redents, ni rien du tout. Je suis seule et je marche dans la beaute en pensant a d autres souvenirs si lointains deja...

   Je vois la fameuse cathedrale Olu que je ne peux pas visiter car il y a je ne sais quelle ceremonie... Deception. Elle est cependant un des seuls souvenirs que je garde de mon voyage d etude de 9eme.

   La place Wapper est la place ou il y a la maisno de Rubens. (C est la aussi que la merveilleuse guide avait mis un sac en plastique sur la tete pour se proteger de la pluie en nousdemandant si elle n est pas ridicule.)

   Mon voyage ressemble parfois un tableau de Frida Kahlo.

   il y a des jours comme ca. Comme quoi? Comme ca...

   Je passe ma soiree a jouer aux cartes avec mes hotes. C est ennuyeux a mourir, quoi que le jeu est interessant. (je ne sais meme plus sn nom ni ses regles a present, mais ca ne fait rien).

   Je deteste les gens qui vous fixent quand ils disent un truc drole pour etre sur que vous ayez bien compris.

   Le deuxieme jour, je marche un peu, je mange une ultime frite a la sauce curry-ketchup et je vais dans un cyber cafe pour ecrire et avoir un tant soit peu de contact avec la Suisse.

   Je rentre, je fais mon sac, et je pars deja. voila ce que j appelle aller a Anvers juste pur l Endroit...

   NEXT STOP:
   ROTTERDAM!
   ( PAYS-BAS )

dimanche

* ROTTERDAM [ 04-060411 ] .

12th STOP:
ROTTERDAM


   Premiere fois que je mets les pieds aux Pays Bas!

   C est de l arnaque! Les Pays-Bas et la Hollande ne sont pas pareils. La Hollande n est qu une province des Pays-Bas, ce qui fait qu au Nord, a Groeningen par exemple, on ne peut pas dire qu on soit en Hollande... Ils sont fous ces neerlandais!

   Penser que voyager est une fuite de nos propres fantomes est une erreur. Je ne les fuis plus, je les laisse me submerger toute entiere avant de les regarder en face et de leur souhaiter la bienvenue dans mon etre.

   J arrive chez Daniel. Il vit dans une enorme maison, magnifique, dans un coin tres tranquille, avec son mari Oliver (et oui, mariage gay autrorise aux Pays-Bas depuis dix ans maintenant) et leur deux chats obeses Borris et Sneiboon (ce qui est tres drole car en francais ca signifie pois mange-tout et on peut en effet dire , de par sa grosseur, que ce chat mange tout...) Oliver vient plus tard. Ils sont les deux tres droles, tous les deux, et tres touchants. Je me sens a l aise avec, et nous parlons de beaucoup de choses. Ma chambre est tres grande, il y a deux lit. Daniel me dit que je peux choisir. Je prends celui qui a comme fourre des timbres, ca me rappelle moins la Suisse que l autre qui a des vaches (dutch cows mais cows quand meme!)

   Mon coeur est a prendre ou a laisser. Certains le laisseront pur les suivants sans meme oser l etrenner du regard. Et les suivants le prendront et finirnt par le briser. Et tout sera a recommencer.

   Orgie museale : Le remake neerlandais!

   Museum Bijmans van Beuningen est IMMENSE. Rien que le vestiaire est quelque chose d extraordinaire a voir. Les ceintres sonts au bout de cables qu n peut hisser au plafond pour garder nos manteaux a l abri des cleptomanes. Dans la partie moderne sont expses plusieurs artistes dont Gabriel Lester (1972) et sa chercher du hasard dans des installations vides et sculptures ; le Suisse Pipilotti Rist (1962) et son etonnante installation ''Let your hair down'' concue expres pour ce musee qui consiste a se coucher sur un filet suspendu au dessus du vide pour regarder des videos banales sur le plafond. Ideal pour une pause museale! Il y a une expo tres curieuse qui montre la beaute dans la science a travers des photos format geant de phenomenes chimiques, physiques, gelogiques, maritimes, micobiologiques, vegetaux, spaciaux,... La partie qui m a le plus captivee est sans doute le fascinant travail de Nathalie Djurberg et de son allie Hans Berg, musicien. J avais deja vu une partie de leur travail dans l ecadre de l expsition ''Vice et volupte'' a Berne. (Ils etaient dans la partie luxure...) Le travail de Djurberg dans cette expsition est de montrer ''What is life?'' a travers des animations de curieux persnnages (prbablement en pate a modeler?) tres expressifs qui entrent en contact avec d autres, provocant une sanglante explsion de violence et de perversion sexuelle. Pas de parole, juste des images, des couleurs, des symboles et la musique. Apprendre a rire de la mort et a affronter ses propres fantomes, a banaliser l horreur a travers l animation qui choque pourtant tellement, avec en fond la musique psychedelique et ingenieuse de Berg... Bref, que du genie! Ca trouble! Ca remue! Ca choque! Ca entre dans les entrailles et ca donne envie de reflechir sur la condition de l humain! Bref, j adore. Sont expsees en vitrines plusieurs de ces petites figurines, dans des positions grotesques, etranges, figes, cloutes, depeces, pendus par les pieds, dechires. Puissant, simplement...
 Le musee se poursuit avec une serie de phto surrealistes presentant de grands maitres tels que Dali, Man Ray (et ses rayographies!), Cindy Sherman et Hans Bellmer (avec ses epouvantables poupees reconstituees!) Je me rends compte a quel point la photographie est interessante...
   Pour l art ancien, ce musee incroyable ruissele de bijux surrealistes (comme ''Le couple a tete pleines de nuages'' de Dali et ''Model 4'' de Magritte!!!) et expse moult peintres hllandais impressionnistes dont on n entend pas assez parler. La derniere partie du musee (et oui, 3heures apres, on y arrive) presente des gravures du celebre Wenceslans Hollar.

 Kunsthal Rotterdam. Retrospective de Vincent Mentzel. Les commentaires sont seulement en neerlandais, malheureusement mais je me laisse submergee par la force des images, la plupart en noir et blanc, qui ont immortalise les quatre coins du monde et plusieurs grandes personnalites. Mentzel manipule parfaitement le cadrage et la lumiere pour mettre en avant chaque brin de qualite de ses modeles, facilement decelable dans les expressions de leur visage. Le reste de l expsition presente des oeuvres modernes fascinantes. Je suis absolument obnubilee par une oeuvre (le nom de l artiste m echappe, je tacherai de la retrouver plus tard..) incroyable. Il y a 8 ecrans mis en cercle dans une chambre noir. Sur chaque ecran, une partie d un orchestre. Les musiciens sont habilles en jeans et T shirt. La musique commence. Si forte. Si puissante. Une musique qui entre dans la peau et donne des frissons. Je mets un certain temps avant de comprendre le sens de l oeuvre... Les musiciens... n ont pas d instruments. Ils jouent exactement les notes que j entends, en meme temps, le visage captive, concentre, entierement envahi par la musique. Les mains sans instrument font les gestes qu il faut faire sur un vilon pour prduire les notes que j entends a cette seconde la. Comme de la musique immaterielle.... Le resultat est trublant. Je suis restee dans cette salle tres longtemps. Jusqu a ce que tous les poils de mon corps cesse de se dresser et que la chair de poule se dissipe.

   Je suis aux Pays-Bas et je parle Anglais avec un Libanais et un Hollandais en ecoutant de la chanson francaise...

   je marche dans les rues de Rotterdam. Il ne fait pas beau, mais je me sens bien. Je marche vers le quartier sud ouest pour voir le premier moulin neerlandais de ma vie (Daniel me dit qu il est moche, mais je n ai pas de point de comparaisn alors je ne peux pas juger...) Je me sens toute triste soudain car je vois le cadavre d un canard dans l eau. A voir, il s est coince le bec sous quelque chse en voulant chercher a manger et le voila mort... Ca me rend pathetiquement triste car je me dis que ce pauvre canard vulait juste manger pour vivre et c est ce qui l a tue... (C etait la parenthese '' tristesse et envie de sauver tous les animaux du monde pur un monde merveilleux plein d arc en ciel et de poneys roses '' ).
   Je me pose dans un parc superbe. Les jonquilles se sont reveillees, les fleurs des arbres recmmencent aussi a s ouvrir au monde. Tout devient sudain plus clore. Dans ce parc, il y a des volieres avec des perruches (apres les lapins d Ostende, les cerfs d Ecsse, les ecureuils de Londres, il y a des perruches de Rotterdam...)
    J adore cette ville. Je m y sens bien. Ses vestiges anciens en briques rouges sent flirter audacieusement avec les hauts buildings en verre, modernes, construits apres le bombardement de la guerre. Je n arrive cependant pas a qualifier la couleur que je ressens dans cette ville. Le bleu du verre se melange au brun brique en s inspirant d une goutte d orange. Quelque chse pres de la rouille.... Peut etre que cette couleur n existe pas? Quoi qu il en soit, c est une culeur qui me plait. Rotterdam elle meme est un musee a part entier. Dans chaque coin et recoin se cache quelque chse a regarder. Des sculptures mdernes, abstraites, longes le petit canal et embellissent les places entourees de leurs immeubles riches en differences. Ca sent le bis des bateaux et il regne une ambiance de docks que j adore (j ai presque le sentiment de voir apparaitre un vieux marin borne a jambe de bios derriere un trois mats abandnne. Un type genre Lucien Narval pour ceux qui ont grandi avec le jeu ''The Sims ; Bustin Out!" sur Gameboy Advenced...)

   Daniel et Oliver me font decouvrir... Little Britain! Une serie anglaise qui se rit de ses propres moeurs absurdes, joues par deux comediens extraordinaires qui ont plusieurs roles et plusieurs identites. Les Francois Sylvant de l Angleterre! A mourir de rire!

   Mes hotes m ont prepare un plat traditinnel. Puree de pmme de terre et de chicoree frisee (ou bouclee, je ne sais plus...) et boulettes de viande (petite variante plus orientale cependant car elles etaient revenues dans une sauce au cacahuetes).

   Le vent tourne deja. Je m en vais deja.

NEXT STOP;
LEUSDEN !

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mardi

* LEUSDEN . (06-180411) .

13th STOP
LEUSDEN .

Eh ben tiens... Qui l eut cru... En quittant Daniel et Oliver, je prends le train pour Amersfoort, puis un bus pour Leusden, une petite ville perdue dans la campagne plate des Pays/Bas. Pour la premiere fois, mon sens de l orientation me fait faux bond. La realite ne correspond pas a la carte que j ai photographiee depuis mon portable... Alors j appelle Erwin, le proprietaire de la bamboo nursery dans laquelle je vais travailler deux semaines.

   Il debarque, avec sa petite camionnette Randijk (le nom de la boite). J ai l impression de rencontrer Leonardo Di Caprio (Ah ben voila pourquoi il etait pas dans le ferry! Il a pris une longueur d avance, le coquin!) On parle en anglais et il m emmene.

Je debarque dans la bamboo nursery. C est gigantesque! Et il y a plein de bamboo (ca, je ne sais pas pourquoi, je m y attendais un petit peu...) Je rencontre une autre volontaire, Lisa. Elle est tres timide et met en tout cas 5 secondes avant de repondre quand on lui pose une question, mais elle n a pas l air mechante du tout.

   Ma maison, c est une caravan (au debut j avais opte pour le vieux van pourri mais il ny a pas d electricite... et bon, on n est pas dans `Into the wild` non plus!). Je crois que c est mon reve depuis toujours, vivre dans une caravane... Bref, c est juste genial. Les poules sont en liberte. Elles sont magnifiques et s enfuient quand on les approche. Mais chaque jour je peux manger des oeufs frais. Il y a aussi un colvert et une oie, dans un enclos avec deux chevres.

   Kyra, a femme d Erwin ne ressemble pas vraiment a Kate Winslet. Elle a plutot un air de Jody Foster... Mais elle est adorable. Ils ont deux enfants: Muus et Lova, qui ont respectivement 5 et 3 ans et demi. Ils sont adorables, mais quelle energie!! Deux petites tetes blondes qui rafollent du beurre de cacahuetes et me font la conversation en neerlandais.
   Je rencontre le personnel. Le papa d Erwin, Ad; Yuri, un gros ours polaire tatoue et touchant comme tout; Jarrett, un vieux petit noir tout rachitique qui souleve des montagnes en ne quittant jamais son sourire. Imaginez un petit Eddy Murphy, toujours la pour blaguer et pour admirer la beaute des petites choses. Et d autres qui sont la ou pas la, perdus quelque part dans les bamboos. Mais bon, je n ai pas tellement discute avec eux...

   Voila le tableau. Violette completement paumee dans les bamboos et les christmas trees, avec trois clones de personnalites qui ne leur ressemblent plus en habit de travail, deux garnements qui courent partout, des poules qui hurlent a longueur de temps, des plats vegetariens pour s adapter au mode Lisa qui chante des chants religieux la journee quand on desherbe. C est assez fascinant, je trouve.

   La journee, quand on travaille, on meurt de chaud. Je pourrais essorer mon Tshirt a la fin de la journee. (cela donnerait quelque chose de boueux, magnifique.) Mais par contre, la nuit, on gele litteralement. J ai mis le plus de couche que je pouvais la premiere nuit, c est a dire deux leggings, des guetres, deux paires de chaussettes, des calecons longs, deux pulls thermiques, un T shirt, une grosse jaquette, ma veste et mes deux echarppes. Rien a faire. Pas de chauffage dans la caravane. Je me transforme en bloc de glace. Et je degele en dejeunant, sur le chant du coq qui fait le beau devant ses pretendantes.

   En fait, la maison d Erwin et Kyra est un peu plus proche du centre de Leusden. On peut y prendre une douche quand on veut (et heureusement...), c est a deux minutes en velo. Le reste du temps, je le passe a la nursery. On peut y faire un petit feu de camp pour des grillades (enfin des legumes, quoi). Il y a une vieille pompe a eau rouillee qui fait office de robinet et de chasse d eau (quand on l additionne a un bidon vide, parce qu il y a pas de tuyauterie qui fonctionne dans les toilettes..) La cuisine est a l exterieure, constituee d un comptoir et de deux plaques chauffant au gaz. Les poules y vont pondre leur oeufs, malgre nos barricades de bamboos. Je me decouvre d ailleurs une nouvelle fascination apres celle des cathedrales en ville: les poules. J aime les regarder. Elles sont stupides, parfois. Mais ce n est pas de leur faute. C est pourquoi je les trouve touchantes, je crois... Je voudrais etre une enfant pour leur courir apres sans passer pour une deglinguee qui a perdu la tete. (et oui, apres les ecureuils de Londres, les moeuttes d Inverness, les cerfs ecossais et les lapins belges... les poules neerlandaises!)

   Les Neerlandais portent leur alliance a leur annulaire droite. (enfin... pour ceux qui sont de religion reformee et non catholique... Ou alors ceux qui n ont pas de religion et qui n ont pas envie de faire comme tout le monde...)

   Je travaille 4 jours sur 7 a raison de 8 heures par jour. Moi qui n avais jamais su manier une pelle, je debarque dans cette foret de bamboo qu il fallait extirper motte par motte, et je me demande ce que je peux bien faire la. Je crois que Jarrett me cerne assez vite. C est lui qui me donne la clef pour mon Declic d Adaptation.
«You re strong! You have to be aggressiv! Put all your aggressivity in the earth!»
Voila. Mon instinct m a lentement mais surement amenee ici, c est bien pour une raison. Tant de colere que j ai longtemps accumulee (c est mon temperament, il parait), que j ai deverse dans cette terre contre laquelle j ai l impression de me battre pour extirper ces bamboos... Ca fait du bien, en fait, de se trouver dans la terre, dans les plantes, dans la boue. Et de travailler physiquement, de ressentir une reelle fatigue physique a la fin de la journee.

   Le pire moment est celui ou je dois aller faire les courses apres le travail. La fatigue me rend folle, et me retrouver dans un super marche avec du monde partout, qui parle une langue que je ne connais pas, alors que ma Mastercard ne fonctionne pas et que je n ai pas assez de cash sur moi et qu il faut alerter trois vendeuses avant que quelqu un parle anglais et puisse comprendre ou est le probleme, et une fois le probleme resolu je perds ma clef de cadenas, et... ca me rend encore plus deglinguee...

   J apprends a cuisiner des petits plats avec le feu, c est fort fun. Lisa et moi, on improvise. Mais il faut commencer a cuisiner tres vite... Sinon on ne mange pas avant le lendemain...

   When I ll go back - if I go back ...

   Le soir, je m ecroule dans mon lit. Fatiguee. Brisee. Ereintee. Et je dors. Et j ai  l impression de rever de toutes les images que j ai emagasine dans ma vie. Ce cocktail pictural donne quelque chose de tres psychedelique et ruissele d une atmosphere onirique comme je n en avais jamais ressentie. Un soir j ai reve que des arc en ciel explosaient dans le ciel et rendait la vision des villes en negatif, que j avais fait une fete dans une maison qui n etait pas la mienne et qu on avait vole tous mes jeans. Un autre soir, j ai reve qu une fille deguisee en pasteque tabassait des flics devant mes yeux le jour de l ouverture des JO de Londres. Que pouvais-je faire? Appeler les flics? Ils etaient devant moi...
Et d autres reves m ont permis a comprendre bien des choses sur ma vie...

   Je fais parfois du babysitting, quand il y a trop de clients demandeurs de bamboos. Je suis fascinee par le monde des enfants. Ils inventent tout a partir de rien. Lova parle neerlandais. Parfois je comprends, parfois pas. Ou parfois je discerne un mot anglais... Elle me prend par la main et j entre dans son monde. Tout devient incroyable et merveilleux. Je voudrais parfois redevenir petite. Mais quand j etais petite, je me souviens, je voulais etre grande. Et maintenant que je suis grande, je me demande bien pourquoi j etais pressee de grandir etant petite...

   Grande nouvelle: j aime le saumon. Ou alors seulement quand il est grille sur le feu...

   Le premier dimanche, je me suis sentie ravie d avoir conge pour enfin prendre le temps d ecrire (car apres les 8 heures de jardinage, j ai pas tellement envie d ecrire..). La seule chose que j avais envie de faire, c etait de me poser, dans mon petit monde, avec mes petites histoires. Sauf que Kyra et Erwin sont tombes malades. Et j ai babysitte toute la journee. Mon journal de bord attendra mon retour du wonderland...

   ESCAPADE A AMERSFOORT.

   Mardi, je decide de m exiler en ville. Je prends mon velo. On m avait dit qu Amersfoort etait a 20 minutes en velo. Mais Violette, le vent et le velo, ca fait 11 alors j ai mis le double pour y arriver...

   Les feux de circulation sont une fille obese a talons qui court, queue de cheval au vent.

   En Hollande, le cafe est tres moyen...

   Kaldi est un magasin de the, de cafe et de machines. Il y a un bar ou je me pose pour boire un petit cafe parfait (ca me manquait...) a la vanille. L atmosphere est sympathique, bercee par de vieux airs de jayy a la Ella Fitzgerald (Et une grosse pensee pour Yannick!!)

   La maison de Mondrian. Je visite le musee de la maison ou est ne et a grandi pendant 8 ans le peintre Piet Cornelis Mondriaan. Son studio parisien a ete reconstitue. Il y a quelques oeuvres de sa periode impressionnistes de la collection privee d Esser. La fascination du peintre pour la theosophie est peut etre une influence de ses tableaux abstraits aux lignes verticales et horizontales (qui d apres la theosophie symbolisent respectivement l homme et la femme.) Le musee est tres bien fait, il montre des petites maquettes, de vieilles photos, des documentaires, des oeuvres de l artiste. Il y a sur le mur d une des salles une chronologie avec des peintures et leurs dates correspondant aux grandes villes qui l ont influence, c est a dire Amsterdam, Paris et New York. L evolution de l impressionnisme a l abstrait est flagrante!
   A l etage, il y a une expo moderne qui s intitule "Opposites". A partir de photoes banales, divers artistes ont extirpe les couleurs, la structure, le sens pour en montrer un autre angle a travers la peinture. Tres interessant!

   Amersfoort est vraiment sympathique. Le centre ville est encercle d un canal. Certaines maisons en briques sont flanquees de jardins intimes, tranquilles. Il est bon de se ballader, sous le temps paradoxal des Pays-Bas qui brille sous le soleil a travers les grosses gouttes des averses passageres.
   Pas de visite de cathedrale. Elle est fermee pour travaux... C est bien triste...
   Je passe du temps dans un cybercafe sympathique et gratuit en degustant un enorme (ENOOORME!!) gateau au chocolat avec de la confiture a la framboise a l interieur... L orgasme gustatif!



   Le soir, quand le soleil a presque fini de se coucher, je grimpe sur une colline de terre pour admirer la nature. Les etoiles se cachent parfois. Je pense a mes parents. J ecoute une conversation entre eux oiseaux qui se repondent. Des poules se sont reveillees et hurlent. Elles se taisent quand je les regarde. J entends le monde nocturne s eveiller. Je me sens un peut seule. Et pourtant, je n ai pas peur.

   Les Neerlandais adorent manger en dessert du yoghurt nature melange a de la confiture de fruits. Ils sont addicts au beurre de cacahuete et mangent tout le temps une sorte de mamerlade aux pommes, tres riche en fer.

   La langue neerlandaise est pour les francophones un peu comme cette langue qu on parle quand on est enfant en etant persuades d inventer un nouveau langage, et qui ressemble a cela: d;fkja;sdjf;aiudfoaud)*&%hdfadfhasdfh.

   Le week end, Lisa rentre chez elle, a Rotterdam, pour preparer un voyage a Taize en France. Un soir, je mange avec Erwin et Kyra et leurs enfants. Quand ceux ci sont couches, je passe mon examen '' allumer un feu de camp ''. A present, je suis capable d en allumer un toute seule... (en totu cas quand l atmosphere est seche et qu Erwin me souffle des cnoseils...)
   Kyra coupe les cheveux de son mari et en profite pour raser mon cote gauche. Elle dit que si la bamboo nursery fait faillite, elle ouvre un salon de coiffure.

   Voyager avec un cote de la tete rase, c est s improviser des amis-coiffeurs autour du monde.

   On se retrouve tous les 3 autour du feu. La nuit est tombee. Au loin, on entend des rires d enfants et les belements des moutons. Erwin et Kyra me racontent comment ils se sont mis ensemble, apres de multiples rencontres anodines qui ont fini par deboucher sur lar elation qui les unit depuis 6 ans. Tout est une question de bon moment, je crois... En les ecoutant, je pense a certaines personnes que je n ai cesse de croiser dans raison dans mon petit debut de vie. Peut etre que l Amour de ma vie, je l ai deja rencontre. Ensuite, je pense a toutes les personnes que je n ai pas encore rencontrees. Et soudain le monde me semble infini. Et l Amour impossible a se limiter a une seule personne.

   Il fait froid. Dernier jour de travail. Je vais me donner parce que je suis heureuse. J apprehende. Travailler... Travailler la terre, la retourner, dechirer du sol les racines, frmir sous leur craqueemnt, manier les outils avec habilite, regarder les plantes grandir, les arroser et observer l eau se faire absorber par cette terre assoiffee, sentir le soleil se refleter sur le feuillage vert eclatant, entendre le vent se glisser sournoisement sous les feuilles, planter des pommes de terre et avoir l impression de construire un chateau de sable. Dans la boue jusqu au cou, continuer a avancer a genoux dans la terre, planter des arbres de Noel et leur donner une chance de s epanouir, ecouter la douce chanson des plantes stoiques. La nature s eveille. Et les puoles sont toujours par la, craintives et curieuses.

   Je voudrais avoir uen poule de compagnie, a prendre sur mon epaule tout au long de mon voyage.

   Quand je travaille, je ne fais que penser. Avec la fatigue, je divague. Je range les choses, je nettoie tout.. Et je pense constamment. Au jour ou je rentrerai. Aux gens que je reverrai. Aux choses qui se sont passees dans ma vie. Aux gens que j ai croises. Je reve et je ne cesse de rever. Et le temps defile sans que je ne le voie. Tant d images qui se bousculent dans ma tete. Il y a des jours comme ca, ou je ne sais plus si je suis morte ou vivante, ici ou la bas, heureuse ou triste, fatiguee ou en colere...
   Muus et Lova m entrainent une derniere fois dans leur wonderland enfantin. C est triste de grandir. C est triste de ne pas pouvoir s enfermer dans nos delires de gosses pour toujours. Je n aime pas l idee de perdre nos illusions, notre naivete, notre Instinct. Les enfants revent et ne cessent de rever. Ils vvient sans conscience, sans memoire et se construisent ainsi... Je les observe, ces deux tetes blondes adorables. J ai l impression de me revoir, tout enfant, avec Douglas...
   Le dernier soir, je mange avec eux. Ils ne veulent pas me quitter pour aller dormir. Muus s accroche a moi comme s il voulait dormir dans mes bras pour toujours. Je les reverrai surement. Ils auront grandi. Ils ne me reconnaitront peut etrep as... Mais tant pis.
   Kyra met de la musique. Une douce musique qui inspire. On se met a dessiner toutes les deux sur une feuille accrochee au mur, avec des neocolors. Le silence des corps. Juste la musique qui parle. Et la creativite qui s eveille. Ca fait du bien.

   Il est deja temps que je parte. Je n ai pas ecrit beaucoup ces deux semaines de blackout dans la nature. Parce que je suis fatiguee. J ai beaucoup reflechi. Deja deux mois que je suis partie. Aptres deux mois de voyage, je crois que j ai commence a entrer dans une phase plus profonde. Un cap est passe. En realite il a ete passe apres 6 semaines. Mais les consequences de certaines prises de conscience prennent du temps a se bousculer dans ma tete. Beaucoup de choses se passent en moi. Mon cerveau ne pourra t il dnoc jamais cesser dep enser? Deux mois que je n ai pas revu ma famille. Deux mois que je n ai pas entendu la voix de mes amis (quoi que vive le telephone et les factures salees...), deux moi que je ne les ai pas serres dans mes bras... A croire qu ils n ont jamais existe? Oui, parfois, je me demande qui ils sont, ce qu ils font a ce moment precis et pourquoi ils ont commence a faire partie de ma vie. Ce sont eux qui m ont apportee ici, et pourtant... En rendant mon entourage fantome a cause de la distnce et ces deux mois, j ai fait une rencontre etrange. J ai tout fait pour la provoquer. Ce n etait pas facile. Maisj e souhaite a tout le monde de faire cette rencontre, par n importe quel moyen. Cette rencontre bouleverse, chamboule et aide toutefois a avancer. Je parle de la rencontre avec Soi meme. Ce moment tout particulier ou je me retrouve dans un milieu inconnu avec des gens que je n ai jamais vu, mon corps prend un temps d adaptatino grace aux sens - nouvelles voix a entendre, nouvelles odeurs a discerner, nouvelles sensatoins et atmospheres a ressentir, nouvelles couleurs  a voir, nouveaux gouts a decouvrir... Il peut se passer n importe quoi ici et personne ne le saurait a part moi. Parce que, loin de tous, je me rends compte que je suis seule au monde. Bien sur, mails, SMS, appels sont a portee de main. Et pourtant, je ne le fis plus comme avant. Mes amis ne sont plus la pour repondre quand je les appelle, car je ne les appelle plus. Quand un coup de cfard me ravage, je baisse simplement les yeux sur mon nombril que je decoupe delicatement avec la pointe d un cutter pour m ouvrir le ventre et voir ce qu il y a a l interieur. C est la que la rencontre se fait, comme un jeu de miroir diabolique. J entre en collision interpersonnelle avec ce que j appelle ma Racine. Elle est le fondement de mon etre, mon essence, ce qui determine qui je suis, c est a dire pas de simples nom et prenom. Ce que j ai construit en prenant ce que j avais sous la main et les conditionnements que mon entourage m a donne. Son reflet est ma Couleur. Et je realise qu en realite, je n eme connais pas. La personne que je croyais etre avant de partir n etait qu un miserable masque qui est enfin tombe. Ce qui se cache derriere? Je ne le sis pas encore. La personne qui se tient devant moi est moi meme. Pourtant, je vais devoir apprendre a la connaitre, a l aimer et a la ccepter dans ma vie.
   Apprendre a se regarder en face et prendre conscience de ce que nous sommes n est pas une tache evidente. Je ne peux pas pretendre l avoir fait moi meme car pour le moment, je ne suis que sur le pas de la porte de mon antre. Et ce qui ma mene vers la porte de ma Racine, c est avant tuot mes amis et ma famille, et ensuite les rencontres ephemeres que j ai faites durant mon emancipation nomade. Chaque personne que nous rencontrons peut mettre le doigt sur quelque chose d essentie. Certains montreront des choses superficiels, d autres donneront carrement une pelle pour creuser au fond de soi. Et d autres encore donneront l impression de ne rien donner, faute de temps, de longueur d onde, de bon moment... Quoi qu il en soit, les autres sont le reflets de ce que nous voulons montrer. Et parfois, nous n avons pas conscience de ce que nous degageons. Ils sont la pour nous le faire savoir. Ce n est pas toujours evident. Les autres sont la clef de la porte. Mais la cces a la Racine reste tellement personnel qu on ne peut meme pas l exprimer. Personne ne comprendrait. C est bien trop fort pour etre explique par des mots. Seuls les emotions, les sensations et es sentiments peuvent l exprimer. Et cela, seul notre propre corps peut le faire et jamais personne ne pourra le remplacer...



   Petite parenthese personnelle et philosophique. J ai passe un cap dans ce voyage. Et je me rejouis simplement de voir ou tout cela va me mener, autant dans le macrocosme que dans le microcosme...

   Le prochain stop est AMSTERDAM !
   {Black out again pendant une semaine, je vais retrouver mes parents!}

lundi

* AMSTERDAM . [18-260411]


* Vioxymore, her Father, her Mother .


A M S T E R D AAAA M . [ 18-260411 ] .

14th STOP: 
AMSTERDAM!

   A nouveau le train. A nouveau la route vers l'inconnu. Que j'aime ce sentiment...

   C'est la premiere fois que je debarque a Amsterdam. Et j'ai une requete: trouver un tag qu'une very important person a fait il y a deux mois. Seul indice: il est pres du coffeeshop Betty Boop.

   En arrivant a la gare immense d Amsterdam, je file a l'office du tourisme pour avoir une carte de la ville et trouver un endroit ou avoir acces a Internet.

   Aux Pays-Bas, les bibliotheques donnent acces gratuit a Internet.

   La bibliotheque d'Amsterdam est constituee de 7 etages et d un sous-sol, d'une cafeteriat avec une vue sur toute la ville et, evidemment, d'un acces sans limite a Internet.

   Je prends le metro et je rejoinds ma nouvelle Couchsurfeuse Margreet. Elle est grande, mince, mais imposante, degage une energie positive assez incroyable. On rentre chez elle, dans un superbe appartement avec terrasse sur laquelle mon mange. (encore une vegetarienne... et oui! je commence a y prendre gout, en fait...)

   On sort boire un verre au sommet d'un immeuble avec une superbe vue (encore!), dans un bar alternatif dans un immeuble ou ils organisent toutes sortes de performances artistiques. Et on parle pendant des heures...

   Le lendemain, Margreet part tres tot au travail. Je rencontre Sjors, un Couchsurfer avec qui je parle depuis 6 mois sur Internet. C'est assez marrant de rencontrer les gens apres avoir parler e tout et de rien sur Internet. Il est autant adorable que je m y attendais.

   NDSM-werf. Ce quartier se situe au nord de la ville. Il faut prendre un bateau (gratuit!!) pour y acceder. C est un coin alternatif ou tous les artistes se retrouvent dans des ateliers installes dans des containers, un village dans un hangard, anciens batiments de la marine.

   Cafe Noorderlicht. est un cafe-bar dans une serre au bord de l eau au NDSM-werf. Il y a un grand jardin et des vieux, des jeunes se retrouvent autour d un erre ou d un enorme plat de nachos chauds au guacamol, fromage fondu et creme fraiche. Petite musique d ambiance, feu de camp le soir, et quand il n y a plus de place, il y en a encore, car il suffit de s asseoir par terre avec un piquet et un chiffre ecrit dessus pour creer une ''table''. Les serveurs et serveuses, bien que debordes, sont tres polis, adorables.

   Quand Sjors s en va prendre son train, je vais un moment a la bibliotheque sur Internet. Mes parents sont dans l avion. Margreet est a une repetition de musique avec ses amis. Je n ai pas envie de rentrer seule. J ai donne rendez-vous avec mes parents le lendemain, mais finalement, je ne peux resister a l envie de les voir maintenant, ce soir. Alors j attends.
   A 21h24, je quitte la bibliotheque pour marcher dans les rues sombres d Amsterdam en ecoutant Paul Kalkbrenner avec mon casque d ecoute degulingue. La luminosite est magnifique, le ciel degage, sombre, decoupe dans l ombre le profile noir de l Eglise. Je me perds un peu dans les rues. Je deboule sur une place. L hotel devrait etre quelqu part par la, normalement... Mais ce que j y trouve est le Coffeeshop Betty Boop. Je leve les yeux, regarde en face, trouve l Inntel Hotel Amsterdam Centre...

   J ai parfois envie de rire tellement la vie est bien faite.

   J arpente la place pour tenter de trouver le tag pres du Coffeshop. Les gens me regardent etrangement. Soudain, ma mere m appelle. Ils viennet d arriver a laeroport. Ils ne savent pas que je les attends.

   J'entre dans l hotel et sirote un coca-cola en les attendant. Je ne peux quitter la porte d entree des eux. Chaque personne qui entre fait gicler monc oeur jusqu a ce que je me rende compte que ce n est pas eux. Bien d illustres inconnus defilent devant moi sans me voir. J ai peur de quitter des yeux cette porte. J ai peur de ne pas les voir arriver. Et j ai peur de les voir, aussi. Peur de l efet que ca leur fera, que ca me fera. J hesite un  bref instant a partir. j imagine le choc si grand que ma mere hurlerait ou ferait un arret cardiaque. (elle est si sensible... au moins autant que moi.) Je patiente 45 minutes, juste en fixant la porte. Et soudain, avant que la fatigue ne m emporte, je sens une boule d energie debouler dans le halle...

   Je vois ma mere d abord, en tete, si fiere, contente, si sure, heureuse, trainant sa valise rouge a roulette dans un boucan d enfer. Et puis je vois mon pere, qui suit, si calme, content, si serein, souriant. Mon coeur se stoppe un instant. Je revois pour la premiere fois en 2 ois et demi ceux qui m ont donne la vie. Je me leve d un bond. Je voudrais leur courrir dans les bras et les serrer trop fort contre moi, les porter jusqu a leur chambre, les poser sur le lit et debiter mes aventures, le coeur debordant d amour. Mais je me stoppe a temps. je vois deja la scene dans ma tete. Ma mere et son sang chaud, qui baragouine un anglais germanophone, mon pert et sa perte de sang froid rapide, qui parle l anglais en rpenant un charmant accent francais. Je les imagine se battre et se debattre avec le langage aupres des receptionnistes et au meme moment me voir, moi, l ultime chose qu ils attendent ce soir... Trop d informations creeraient une efaillance dans le systeme, un court circuit. J ai donc la presence d esprit de me rassoir et d attendre encore un peu. J entends le rire chaleureux de ma mere. Des bagages lourds qui se font deplacer. C est le moment. Vite! Je me leve, les jambes en cotton. Et je marche. En me voyant, tout devient ralenti et silencieux. Ma mere lache out ce qu elle a dans les mains. Je me demande comment elle a fait pour ne pas crier. Mon pere se retourne lentement en souriant toujours. Le son me revient peu a peu. Bruit d exclamations. Le temps reprend sa vitesse normale. On monte dans leur chambre. ils n en reviennent pas. Je crois que je n en reviens pas non plus... On sort, le ventre vide, a la recherche d un restaurant. Pas de chance, il est deja tard, et les neerlandais mangent tres tot. On finit dans le kebab du coin. Jamai, je crois, je n ai eu autant de plaisir a manger une assiette de falafel. Ils ont autant de choses que moi a raconter. Et pourtant, ca ne fait que 10 semaines que je les ai quittes... Le temps passe vite. On se trouve comme des gamins qui parlent trop sans voir les aiguiles de la pendule tourner. Il est trop tard, il n y a plus de metro, je rentre ent axi chez Margreet. Demain, je demenage a nouveau...

   Je quitte Margreet mercredi matin. j espere la revoir un jour.

   Je dearque a l hotel avec mon sac a dos. Ma mere me retrouve dehors. Elle a trouve un sympathique cafe au coin de la rue, Coffe Connection, ou elle a deguste un grand caffelatte. Je pose mon sac dans la chambre. Elle n est pas grande, mais il y a juste assez d espace pour ajouter un matelas gonflable sur le sol, qui fera office de lit. En realite, je suis clandestine dans la chambre, car ils ont paye pour une chambre pour deux personnes, mais quand on les a appeles en detresse pour dire que je ne les avais pas vu depuis 2 mois et demi et qu il fallait que je passe le plus de temps possible avec eux, ils n ont pas vu d inconvenients a ce que je m incruste dans la chambre avec un matelas pneumatique de 7francs a la Migros, le genre de matelas qu on prend pour aller a la plage...

   C est tellement bon de les revoir, mon Dieu...

   Coffe Connection. Petit espressobar au coin de la rue ou chaque matin, Maman et moi allons boire un caffelatte (perso avec de la vanille) en attendant que Papa se prepare et nous rejoigne boire un the. Dave, le serveur, se rappelle de nous et ne nous demande pas ce que nous voulons, mais nous demande si nous voulons un caffeelatte et un croissant comme chaque jour.

   Dans les grands hotels 4 etoiles a Amsterdam, il faut prendre deux ascenseurs pour monter plus haut qu au 2eme etage.

   Nous faisons un tour en bateau sur les canaux. Tres tourisitiques, je suis d accord. Mais pas tant que cela, finalement, puisque la plupart des habitants neerlandais le font. Ce tour permet de voir la ville sous un autre angle et d en savoir un peu plus sur les batiments celebres de la capitale. (C est bien drole, ils parlent du plus grand restaurant chinois de la ville, mais pas de l immense bibliotheque qui se situe juste en face...)

   On marche beaucoup dans les rues. mais a un autre rythme que moi quand je vadrouille seule.

   Latei. Cafe sympathque decore de papirs peints scandinaves et de vieilleries vintage. On s y sent chex soi, un peu comme chez une grand maman, en degustant de bons sandwichs au dutch cheese et autres patisseries qui satisfassent amplement la gourmandise.

   A Amsterdam, il y a des maisons amenagees dans des peniches, dans les grands canaux.

   Au Pays-Bas, il y a des distributeurs de saucisses et autres snacks louches. (Moi, perso, je tenterais pas...)

   Le temps est merveilleux. Il fait beau et tres chaud. Ce qui est inhabituel pour la saison... Les routes au bord des canaux principaux sont tranquilles, les gens s assoient au bord de l eau pour pic-niquer ou fumer leur joint entre amis. Les allees sont bordees d arbre en fleur, les hautes maisons etroites a l architecture particuliere, sont parfois decorees d une glycine fleurie et dont le parfum se mele a l odeur particuliere de l herbe fumee a chaque coin de rue. Des gens apportent leur fauteuil dans la rue pour s asseoir et discuter, en profitant du rare soleil merveilleux. Les maisons sont si etroites et si hautes!! Avec d immenses fenetres. La nuit, j aime me ballader et guigner a l interieur, observer les gens vivre sans conscience de ce qui se passe a l exterieur. Les grandes fenetres d Amsterdam aspirent a un voyeurisme innocent et fascine.

   On se perd dans les ruelles. Le sens de l orientation s en prend un coup soudainement. On finit par manger et boire un verre de vin rouge sur une terrasse, quelqu part. La vie est si belle, tout a coup...

   The Red Line District. Quartier chaud (brulant, meme) d Amsterdam, qui gravite paradoxalement autour de l Eglise Oudekerk (heureusement qu elle est devenue uen salle d exposition... Sinon la ville aurait atteint le paroxysme de l absurde de l anodin.) Les rues principales presentent un large pannel de bars gays, sexshps, magasins de condoms, clubs de striptease et magasins de drogues en tous genres. Les ruelles sombres sont encadrees de vitrines illuminees de neon rouge et de filles quelque peu deshabillees creant une excellente illusion de cacher pour mieux montrer... L ambiance est particuliere. Et le passant est mis en une inconfortable situation de voyeur qui a le sentiment d etre dans un zoo humain... Bien sur, je prefere voir ces filles en securite derriere leur vitrine plutot que dans la glauque Rue de Geneve ou elles peuvent se faire tabasser par n importe qui. Mais je ne suis pas convaincue de les presenter comme de la marchandise devant tous ces males touristes en delire, ayant ecrase plusieurs centaines de bornes juste pour les voir.......

   Le plus drole a Amsterdam, c est d observer les hordes de vieux qui se pressent dans les rues du quartier rouge pour faire du leche-vitrine.

   Mais bon, comme qui dirait, ''les prostituees d Amsterdam vendent leur corps, pas leur ame au diable!'' Anonyme.

   A Amsterdam, il n y a ni kiosk, ni endroits ou acheter du credit pour le portable et les supermarches sont rares.

    Amsterdam, non seulement il faut penser aux voitures, aux pietons, aux bus et au trams, mais aussi aux cyclistes qui semblent finalement etre les plus dangereux, car ''ils se croient vraiment tout permis!'' (une touriste francaise un peu aigrie)

   Un touriste en velo est facilement reconnaissable. C est le seul qui s arrete au milieu de la route sans raison et qui joue avec sa sonnette pour rien.

   Les vrais velos hollandais n ont ni frein, ni vitesse.

   Keukenhof. Papa, Maman et moi faisons une escapade a Lisse en car touristique avec un guide qui commente le paysage. Keukenhof est un immense jardin appartenant a la famille Jacob van Beiren. Le nom du parc signifie ''le jardin de cuisine'' car la famille y avait coutume d utiliser les plantes du jardin pour cuisiner. Le jardin est immense, ouvert 8 semaines par an et presentes 7 millions de bulbes en eclosion, de toutes sortes de fleurs dont principalement les tulipes, les jonquilles, les yacinthes et les orchidees. C est un reel concert olfactif et colore, eclatant sous un soleil brulant.  Il y a aussi un moulin a vent sur lequel nous pouvons monter pour contepler les interminables champs de fleurs rouges. Une copie d un fameux portrait de Van Gogh a ete fait en fleurs sechees.

   Les parcometres d Amsterdam se paient par carte bancaire uniquement.

   Les parkings a velo sont impressionnants. Surtout ceux installes sur des bateaux dans le canal.

   On ne peut pretendre etre alle aux Pays-Bas sans avoir voyage sur un porte-bagage.

   Bolhoed. Restaurant vegetarien et biologique. Grands menus des 4 coins du monde, bien presentes et superbes, dans un cadre on ne peut plus sympathiques, avec un chat qui se ballade.

   Van Gogh Museum. Superbe collection du peintre neerlandais qui a produit 800 oeuvres et 1000 dessins en seulement 10 ans. Orgie visuelle, picturale, passant du style realiste a ses debuts, compare avec des tableaux phares d autres maitres qui l ont influence, a  son style si personnel, decrivant l emotion a l etat pur des paysages qui l ont enchante.
 Il y a une exposition temporaire sur Picasso durant sa periode bleue et rose, de 1900 a 1907. Cette expo est suivie de la presentation de Montmartre a son apogee a la fin du 19eme siecle et divers artistes qu l ont marque, dont Henri de Toulouse-Lautrec et ses fameuses affiches de cabaret parisien. Heureusement, nous avions achete les billets en avance... car je n ai jamais vu autant de monde compresses dans un musee.

   Pierre, Carla et Violette, trio de choc dans les rues d Amsterdam, si differents et si lies, comme extirpes d une autre dimension parallele a la surreelle realite. Violette et son obsession des eglises (pas de chance, cest Paques, elles sont fermees aux touristes...), Papa et son obsession des matches de football, Maman et son obsession des magasins et des bistrots... Curieux trio, en effet, tiraille par des aspiratios opposes, et pourtant convergeants vers le meme sentiment au  meme instant.

   Aux Pays-Bas, les verres a vin n ont pas de pied.

   A Amsterdam, les embouteillages de velos se forment devant les ponts lorsque ceux-ci se levent afin de laisser passer les grands bateaux.

   30 heures de voyage pour 35 heures d Amsterdam. Vioxymore & Nicolas le Pizzaiolo Slovene.

   Samedi matin. Nicolas debarque a 9h. On prend un petit dejeuner. On part a l aventure. C est si bon de retrouver un ami nomade! On loue des velos pendant 3 heures durant lesquelles on se laisse porter par le vent, par l instinct. Ballade endiablee en velo. Manger un chinois a l emporter sur la place Dam. Marcher a la recherche de grandes bouteilles de Rivella ou au mieux de the froid sans bulles. Sauter dans le ferry pour NDSM-werf. Rever d habiter dans le sous marin abandonne dans le port d Amsterdam (atteignable uniquement a l anage). Admirer les ateliers d art dans le village du hangard. Rester fascine sur la gallerie metallique a bien quelques metres du sole, sur laquelle un skatepark est installe (Ca me fait penser au monde ''Fonderie'' dans Tony Hawk Pro Skater 3 sur PS1 [et oui, chacun ses references...]) Philosopher dans l herbe en sirotant quelques bieres. Profiter d un falafel dans le quartier rouge. Se rendre a l aveuglette a un meeting Couchsurfing a la PrinsenStraat (et non Prinsengracht...) y rencontrer Leanne, Vera (qui est censsee etre ma Couchsurfeuse d Utrecht), Siemen (le copain de Vera) et David. Ecouter cette bande de Neerlandais inconnus me chanter joyeux anniversaire (hip-hip-hip HOURRA!) Suivre Leanne qui est persuadee de nous emmener dans un super nouveau bar gay dans lequel nous sommes restes 2 minutes car le taux de pourcentage d hommes etait trop eleve et creait un certain malconfort. Marcher pendant des heures dans les rues jusqu a trouver un endroit potable. S embarquer dans le bar Korsakoff. Y rester. Y danser. Y boire encore de la biere. C est mon anniversaire. J ai 19 ans et je fais la fete dans un creepy bar avec des gens que je connais depuis quelques heures et un ami que j ai rencontre pour la deuxieme fois dans la gare d Amsterdam. Je suis heureuse. Oh oui... Bien trop heureuse, finalement.
La musique est parfaite. J observe les gens qui m entourent. Ils sont seuls, individuels, dans leur monde a vingt milles kilometres de la, et pourtant presents dans leur corps sans doute mu par de la drogue en plus de la musique. D autres types seuls et louches se contentent de regarder les autres dans l ombre. D autres, encore, explosent de joie et rient en dansant. Je me croirais au Highland d Yverdon. Des gens de toutes sortes, de tous styles. Et surtout pas de jugement. Juste des gens portes par la musique.
Conversations metapsychologiques avec un type dont le prenom commence par N. et qui a une morphologie adaptee aux jupes. Pas de coffeeshop ni de club de striptease. Bon Dieu! Nous sommes a Amsterdam, pourtant! Ce qu il me fallait pour etre heureuse le soir de mes 19 ans etait juste des gens assez ouverts d esprit pour etre d accord de finir dans un bar glauque comme je les aime.
Rentrer en taxi jusqu a Zaandam avec Nico, Vera chez Siemen. Se faire arnaquer de 20 euros. Entrer dans une vieille maison hollandaise, longer un long couloir sombre et se faire accueillir par une mouette en plastique imitant le bruit de la mer qui ressemble plus a un bruit de traffic. Dormir (ENFIN!). Se reveiller apres quelques heures de sommeil bien merite. Prendre une bonne douche bouillante. Dejeuner au bord d un petit canal. Visiter Zaandam qui est une petite ville au Nord d Amsterdam. Flaner tous ensemble dans les rues. Marcher pendant des heures jusqu au grand parc ou il y a des oies sauvages, des bebes canards qui font leur ballade dominicale avec leur maman (Joyeuses Paques, cela dit!), des highland cows, des poissons morts et des installations pour faire de l exercice en plein air. Manger une frite bien grasse et un kaassouffle. Prendre le train dans la moderne tetrix gare qui donne l impression d etre dans des decors de Disney. Remercier Vera et Siemen et leur dire a bientot. Monter dans le train. Marcher jusqu au Westerpark. Se coucher dans l herbe, dans les odeurs de barbecue et de weed. Se sentir bien aupres d un ami qui a ete assez fou pour ecraser 30 heures de trajet pour seulement 35 heures de liberte amsteldamoise. Se rendre compte combien la vie est belle. Meme a 19 ans. Surtout a 19 ans. Ou tout est encore possible car c est l ultime annee en temps que teenager. Mais le temps passe vite. Alors ca vaut la peine d en profiter. Une derniere biere. Avant de se dire au revoir. Avant de se dire a bientot...

Vioxymore a 19 ans . Joyeux anniversaire .

   Nico prend son train, je rejoinds mes parents a l hotel. On part tous ensemble dans les rues d Amsterdam.

   Kapitein Zeppos. Restaurant dans une impasse, decoration kytchissime et superbe, bibelots partout, musique de jazz. Petit aperitif, risotto parfait au pesto, bon vin rouge, dessert a tomber par terre avec un bon vin sucre. Joyeux anniversaire! Pour la premiere fois en 19 ans, j ai fete mon anniversaire avec seulement mes parents et un ami. Et je trouve que c est deja enorme, en realite.
Papa m offre le repas. Maman m'offre un magnifique collier en toppaze. Les larmes me viennent quand je lis leur carte. C est la premiere fois que je ne vois pas mon frere en face le jour de mon anniversaire. Mes parents m'ont reserve une surprise. Le cadeau que ma meilleure amie m'a offert. Elle a fait la demarche de le leur donner avant qu ils ne viennent, pour que, le jour de mon anniversaire, je puisse lire une magnifique lettre ecrite de sa main (parce que c est vrai, les mails toussa c est sympa, mais rien ne vaut une lettre, je trouve...).
Les larmes ne cessent plus. Je suis bien trop emotionnelle. C'est presque alarmant...
Je prends enfin conscience de ce qui se passe. Il y a des gens, sur cette planete, qui sont la pour moi. je me rends compte combien ils me manquent.
   Apres le diner, nous faisons un tour sur la place Dam ou il y a toutes les attractions. Papa m offre un tour en train fantome. Je nous revois soudain quand j etais gamine, a Europapark. Que de nostalgie enfantine... Et quel rire! Et que de naivete que je perds chaque joru un peu...
   parmi toutes ces attractions, il y a une sorte de porte sur laquelle est ecrite ''Dont disturb. Insert 1 euro.'' La curiosite me pique. Aussitot la piece inseree, la porte s ouvre dans un grincement terrible et un homme-automate assis sur des toilettes nous demandent de ne plus le deranger car il voudrait uriner en paix. Il nous crache dessus et la porte se referme. Bref. De qoui attraper un long fou-rire...



   A l aide de plusieurs indices, j ai fini par trouver le tag. Ainsi je peux dire que je suis passee au meme endroit qu une very important person. =) [We'll go back. Don't worry.]

   Le dernier jour passe avec mes parents, on prend le train pour Amersfoort puis le regiotaxi pour Leusden. Je leur fais visiter la bamboo nursery. Pour Paques, Erwin et Kyra organisent une fete pour tous les clients et leurs enfants qui doivent chercher les oeufs durs et peints et les oeufs en chocolat dans tout le jardin. C est tres droles!!
Je suis ravie de revenir dans cet havre de paix, revoir une ultime fois cette famille chaleureuse. Respirer le vert de la nature. Me rememorer toutes les sortes d emotions que j ai pu ressentir dans ce decor paradisiaque. Un jour, peut etre, je reviendrai a nouveau, qui sait...

   Le jour de leur depart, on se reveille tous a 5 heures. Je les quitte. C est tres etrange, comme situation. Les quitter une deuxieme fois. Pour continuer la deuxieme partie de mon voyage. J en pleure, bien sur. Mais je sais que le temps passera si vite. Je sais que je les retrouverai bientot. Et je ne les remercierai jamais assez d etre venus pour moi, pour mon anniversaire. Mes parents, mes geniteurs. Ceux qui m ont permis de realiser mon reve de voyage...

   Je reste dans l hotel toute seule, a dormir quelques heures. Tout se chamboule dans ma tete. Je ne sais plus si la semaine que je viens de passer avec eux etait un songe ou une realite incroyable. Je ne me sens pas tres bien, toute vide, soudainement. Trop d emotions d un coup. Trop de sensations trop fortes. Trop de tout...
   Je dors. Je me fait reveiller a 8h30 par la femme de chambre qui fait una rret cardiaque en me voyant. Je prends mes affaires et je pars. Je vais laver mes vetements dans une laverie du coin. Un vieux noir des Caraibes joue de la guitare en attendant son linge. Je vais chercher un cafe chez Dave pendant que la machine s ebranle. En revenant, je dis simplement ''Hello again!''. Le Noir sourit. Il va composer une chanson qui porte ce titre. Alors si vous entendez un tube ultra connu qui s'appelle Hello again, vous saurez que l idee etait de moi... -_-

   A Paques, les Neerlandais se retrouvent tous en famille pour faire des achats a Ikea.

   Il est interdit de fumer du tabac a l interieur des batiments publics, mais par contre, un joint pur est permis, puisqu il n y a pas de tabac...

   Je passe toute ma journee a la bibliotheque. Je bois quelque chose sur la terrasse. J ecris dehors sur les marches sous le soleil. Je vais sur Internet. Je me sens vide. J ai perdu l appetit. Je me sens bien, soudain. Je ne sais plus, a vrai dire.

   Un type s excite a cote de moi, sur les marches d escaliers. Je le regarde et je comrpends qu il s adresse a moi. Il est choque de voir un couple d hommes s embrasser devant la bibliotheque. Je lui demande ce qui ne va pas chez lui, il est simplement offusque de cette anormalite.
   Une Americaine a cote de moi lui dit simplement '' Are you chocked? So maybe you are in the wrong city...''
   Le type ne dit plus rien. J imagine qu il refoule pas mal de choses au fond de lui pour reagir comme cela. Mais bref, je parle avec l Americaine. Elle est super gentille. Voila comment l homophobie peut creer des liens... (Il est important de voir le positif dans le negatif...)


   je vois Amserdam Fuchsia. Un melange de rouge et d une touche de bleu, de l erotisme interdit et du reve. Je n aime pas vraiment cette ville a cause de l exces de touristes qui se pressent dans les rues du quartier rouge, encercle par les canaux, comme si c etait l Enfer facon Dante. Tous ces gens qui viennent dans la capitale neerlandaise juste pour se peter, prendre des drogues legalement et se taper une fille en la payant sans aller la trouver dans une ruelle sombre. Fuchsia, car c est la couleur du reve interdit qui devient realite surreelle. Car les gens qui viennent a Amsterdam se sentent invincibles de maniere si ephemere et superficielle, dans l exces du sexe, de la drogue facon rock'n'roll, juste pour quelques jours de folie ou plus rien n existe si ce n est les pulsions sans conscience des consequences...
Bref, c est assez dommage, je trouve. Car rien que poru l architecture et l ambiance des canaux, des sorties et des musees, des petits cafes et des petites ruelles, Amsterdam est tres belle.

   Le vent tourne a nouveau...
   Next stop: LA HAYE !