TENTH STOP:
BRUXELLES .
Mon Amour de capitale!!
A Bruxelles, je suis contente, tout le monde parle francais. Ca me manquait. J ai le mal de ma langue maternelle...
Brussels Hello Hostel. Et oui! J avais besoin d independance alors je me suis dit qu il fallait que je prenne une petite auberge un temps... Elle n est pas vraiment au centre, mais tres proche en metro, super bien, tres propre, magnifique. Les murs des couloirs sont decores de tableaux faits avec du tissus IKEA, le meme que j ai choisi pour mon bureau... Il y a plein de Chinois, j ai parfois l impression d etre a Pekin...
Je pose mes affaires, le temps de faire une lessive (un peu complique quand on met un billet de 20 euros dans la machine et qu il en sort que des jetons pour le sechoirs et la machine a laver alors qu on en a besoin que de deux... Bref, j ai du appele le gars qui a mis du temps a venir et blah blah... bon ben on apprend de nos erreurs, quoi...) et je m en vais en ville.
Experience de developpement de l Instinct.
Bruxelles, je connais cette ville. J y suis deja allee deux fois. La premiere etait dans le cours de mon voyage d etude de 9eme annee, avec une classroom constintuee de gens dont la plupart je ne vois plus... Mais bref, c etait chouette. La deuxieme fois etait il y a trois ans exactement, avec mes parents. Trois touristes familiaux qui flanent et font du shopping... Voila ce que je sais de Bruxelles.
Je range ma carte, je prends une profonde respiration, et je me lance. Je marche. Odeur de gaufres, de chocoalt, de sucre qui flotte dans les rues bondees. Je tombe sur un chapiteau original de 1930 derriere l Eglise Sainte-Catherine, ou ils font des spectacles, le Magic Mirrors. J ai presque l impression de me retrouver une fraction de seconde devant le cirque de Big Fish.
Eglise Saint-Nicolas, ou je fais un tour (evidemment, que voulez-vous...) Je sors, j evite les mendiants aux portes des eglises qui me harcelent, je deboule sur la Grande Place. Le miracle se passe. Comme si je debarquais au pays des Anges. Des gens partout, locaux sur les terrasses, a siroter une biere, touristes au centre de la place, a bombarder de photo l architecture monumentale des hauts batiments qui les entourent. La pierre brodee de dores, d anges sculptes, de statues d illustres personnages. 3eme fois que je viens ici, je disais. Et le charme ne s est touours pas estompe...
Je continue a marcher dans les rues qui se retrecissent. J entre dans les Galeries Royales. Son de saxophone qui se rapproche. Petits cafes, petits restos, petits magasins royaux. Je prends une sortie (j ignore laquelle). Une hord de touristes en, des troupeaux de touristes, OUI des touristes partout! surtout dans la Rue des Bouchers ou les serveurs etalent leurs homards et autres crustaces sur de la glace a l entree des restos pour attirer les touristes affames a n importe quelle heure. A l interieur de ces restaurants vides (la concurrence est terrible, vous comprenez...) il y a des faux feux de cheminee. Et en realite, les serveurs sont plus Maghrebains que Belges... Je passe devant le restaurant chinois ou j etais allee avec mes parents, pseudo-chinois jepense puisque la musique laissait planer un doute quant a ses origines... Un peu plus loin, le resto chez Leon ou nous etions aussi alles (mais oui Papa rappelle-toi! Tu as fait ejecter la pince du homard dans l assiette de ta voisine australienne...) Je prends une rue encore plus etroite et je trouve Le Theatre de Toone (j y reviendrai plus tard...) Et me voila au point de depart sur la Grande Place. Le brouhaha ne cesse pas. Je prends une rue inverse. Des touristes italiens prennent en photo mon sac Jack. Ce n est pas la premiere fois. Et depuis mon voyage a Pekin, je ne suis plus etonee qu on m accoste dans la rue pour une photo...
Je poursuis ma route jusqu a la petite place du Marche aux Herbes, la ou tout le monde se retrouvent, touristes perdus ou en quete de gaufres a la creme chantille, jeunes envieux de chocolat, vieil alcoolique sur une civiere, musiciens de rue qui font swinger ce melting pot de gens. Je ressens la joie printaniere eclater. Je ne peux m empecher de sourire comme une idiote. Je me sens presque chez moi, ici... Je passe par la gare du centre et j arrive a la Cathedrale des Saints Michel et Gudule, une sorte de Notre-Dame de Bruxelles. Moment de repos. Je prends le temps de voir. Il y a un petit musee des tresors retrouves dans la cathedrale comme des peintures de Michel Cocxie ou des objets ayant appartenus a l archiduc Ernest d Autriche.
Je continue toujours. Pas de carte. Pas de montre. Juste mon Instinct. Voila le principe de cette experience. J ai dans la tete des envies, des endroits a visiter, mais je laisse mes jambes me guider. Elles savent mieux que quiconque ce dont j ai besoin...
Je deboule au premier lieu que je voulais voir. Le bar La Mort Subite ou je bois une Framboise pour me rafraichir (biere de femmelette? testez un peu, pour voir...) Souvenirs d u bref passage ici avec mes parents.
La pause est finie. Je continue toujours. Je retrouve la Rue des Bouchers et decouvre l Impasse de la Fidelite pour voir... Jeanneke Pis! Elle est une sorte de Manneken Pis en version feminine, cree en 1985 par Denis Adrien Debouvrie pour aider la recherche medicale pour lutter contre le cancer. A cote il y a un bar de la chaine le Delirium, ou ils servent plus de 2000 bieres differentes...
Soudain, je ne sais plus ou aller. Au moment ou je sors ma carte, un des serveurs de la Rue des Bouchers m interpelle pour m aider. Je lui dis ''Dites-moi ou aller et j irai.'' Il me donne un nouvel itineraire et en passant me promet de m offrir une biere si je repasse le voir. Je prends note et je m en vais. Je debarque a la place Saint-Gery, grand quartier ou tous les jeunes se rencontrent sur les terrasses conviviales pour boire des cocktails. Je vais aux Halles de St-Gery pour voir une expo de photo qui montre l evolution des enseignes et des boutiques. Je continue jusqu a la Place Fontains et traverse le quartier douteux de la rue du Marche-au-Charbon. J atteinds le Manneken pis maison s en fout car Jeanneke est mieux. Des souvenirs deferlent dans ma tete quand j arpente ces rues. Je me revois il y a 5 ans avec mes anciens camarades ou il y a 3 ans avec mes parents. Ma vie entiere a completement change, et pourtant, ici, tout est reste tel quel... Je debarque sur la place Saint-Jean qui est plutot calme et je finis par me retrouver dans la Rue de la Violette ou je decouvre un bar incroyable... qui s appelle Le Goupil de Fol, une maison transformee en cafe, sur 3 etages. Intime, decore de vinyls, de tableaux de toutes sortes, de drapeaux internationaux, illumine par des bougies et des lampes indiennes, avec des canapes a disposition, de vieux livres poussiereux a feuilleter, un jukebox authentique qui passe de vieilles chansons francaises... J y fais un stop avant de poursuivre ma route qui me ramene encore a la rue des Bouchers ou je retrouve le serveur Henrique (ben tiens...) pour le verre qu il m a promis. '' Chose promise, choses due! '' Et oui, en voyage, tout est bon a prendre... Non?
La nuit, sur les quais de metro, ils passent de la musique classique.
Les metros bruxellois sont vieux, delabres et cubiques.
Le parc de Bruxelles est immense. Il est bon de s y rendre en fin d apres-midi, sous la dorure du soleil, dans la brise fraiche et printaniere. Les gens sortent, ils profitent. Des personnes de tout age, de toute part. Des gens seules, qui promenent leur chien ou lisent un livre au pied d un arbre, qui attendent leur bien aime ou mange une gaufre sur une terrasse. Des groupes de jeunes qui se rejoignent apres les cours, des artistes en herbe qui traquent le moment present avec leur appareil photo. Des parents qui jouent au frisbee avec leurs enfants. Des gens presses qui traversent un peu de verdure avant de retrouver la proximite physique du metro... Un instant de tranquillite, de fuite seraine, de reflexion et d ecriture. Et des souvenirs qui reviennent, constamment...
Allez. Je suis toute seule a Bruxelles et j ai comme une envie de musees... C est parti pour l orgie museale.
Le Bozar. C est le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. J y decouvre le fabuleux peintre anversois Luc Tuymans, dont les peintures sont sobres, aux couleurs ternes, presque monochromes. Il revisite la photographie a travers des oeuvres floues, a la peinture a l huile. La force de Tuymans revient a faire passer ses oeuvres pour de la peinture abstraite dont le titre donne la clef de lecture. Des formes floues, indefinissables, deviennent logiques quand on se penche dessus et analyse le titre de chaque tableau. Son art decoule aussi d une volonte de denoncer certains problemes politiques comme les conspirations du gouvernement belge pendant les colonies au Congo. Pendant cinq ans de sa vie, Tuymans met entre parenthese l amour de sa vie (donc la peinture) pour se donner au cinema. Il experimente a l aide de sa camera, des cadreages, des moments de la vie quotidienne. CEtte etude se repercutera sur ses oeuvres ulterieures car pour lui le cinema est comme la peinture: tous les deux debutent avec une creation suivie d une evolution.
Je visite une autre exposition qui met en parallele le developpement de la peinture flamende et son influence sur les Venitiens et vice versa, dans le cours des 15 au 18eme siecles. J y vois de magnifiques oeuvres majeures comme des tableaux de Pisanello et mon amour de van Eyck. Le developpement de la peinture a l huile du 15 eme doit son essor aux deux poles les plus importants de l art europeens: Anvers et Venise. Certaines oeuvres sont comparees a celles d un artiste contemporain Berlinde de Bruyckere qui sculpte des corps dans de la cire, les rendant mutiles, atrophies, sans membre ni visage, declenchant chez l observateur les memes emotions de pitie et horreur que certaines peintures religieuses des grands maitres...
Gallerie Magritte. Petite gallerie sur 2 etages qui vend des lithographies de REne Magritte. En voyant les prix, j avais envie de pleurer...
Petite pause musee pour revenir a mon obsession des cathedrales...
Cathedrale de Notre-Dame des Sablons. De style gothique tardif. Chaque cathedrale a son odeur. Celle ci sent comme l appartement de Mme Ruche, une dame a l accent allemand qui gardait mon frere et moi quand on etait petit. En sentant cette odeur je nous revois tous les deux dans sa maison qui sentait la gaufre, jouant au baby foot dans son galetas ou deguises en cow-boy dans son salon entre les cactus et la peau de renard pendue a la cheminee...
Les souvenirs olfactifs sont les plus tenaces.
En Belgique, les gens qui travaillent recoivent des bons de 1,59 euros pour payer dans les magasins.
L avantage de porter le voile est de pouvoir coiner son telephone portable entre son oreille et le voile. (je tiens a rappeler aux lecteurs que tout ce que j ecris sur ce blog sont des OBSERVATIONS, c est a dire des choses que j ai vues de mes yeux...)
J aime me promener dans la ville quand le soleil commence a se coucher. Les statues des parcs et des cathedrales semblent danser et se mouvoir devant ce changement de lumiere surprenant.
Voyager est un petit reve, une autre realite. Un bonheur qui se consume lentement, intensement. Chaque seconde compte. Chaque image est nouvelle. Il serait beau de pouvoir s en rappeler a tout jamais. Mais l etre humain n en est pas capable. C est pourquoi il est uniquement important de vivre dans l Instant present...
Le Hasard semble frapper ma vie comme des doigts inspires tapent a la machine a ecrire. Au final, c est un beau bouquin qui se rode devant mes yeux chaque jour. Quand je relis les phrases et les mots qui s entremelent, je me dis qu il est bon d avoir des Etoiles qui me guident a travers l Instinct.
Le quartier des Marolles. Il y a des boutiques d antiquites et des magasins vintage partout. Si j avais un appartement a amenager, je n irais pas a Ikea...
L Eglise de la Chappelle. Sans commentaire, si ce n est que devant reside la meilleure frituur de la ville... (et oui, papa et maman, vous vous en rappelez peut etre pas, mais nous y etions passees et mon instinct m y a ramenee)
La place du jeu de balles est une place ou chaque jour il y a un grand marche aux puces.
La gare de la Chappelle, ou le monde des skateurs et amateurs de graffitis, quartier decale et alternatif.
Dans ma chambre, dans l auberge, il y a deux Chinoises qui se sont reveillees a 4h du mat pour partir... Et une autre fille tres etrange qui lit '' Millennium '' en flamand. Elle reste dans sa chambre, plongee dans son bouqui ou sur son ordi, sans rien dire. Je en sais meme pas d ou elle vient ni comment elle s appelle et j ai meme pas envie de lui demander...
Suite de l orgie museale.
Un musee interessant se situe par chance pres de mon auberge. J ai griffone l adresse et quelques noms de rues sur un papier, photographie la carte sur GoogleMap avec mon portable et j ai suivi mon instinct pour y arriver (oui car j avais griffone le faux itineraire dans mon carnet et la photo de mon portable s est trouvee illisible) mais j y suis arrivee...
Rene Magritte Museum est un petit musee sur la biographie du peintre surrealiste installe dans la maison de celui ci dans laquelle il a vecu 24 ans en compagnie de sa femme et muse Georgette. Les meubles ont ete restitue et remis a leur place initiale apres la mort du couple. Il y a meme la depouille empaille de leur dernier chien qui trone sur le lit double... Magritte peignait dans la salle a manger, pres de sa femme et organisait des apres midis deguisees avec ses ais surrealistes dans le jardin au fond duquel il y a le studio Dongo de son frere Paul et lui. En effet, pour gagner plus d argent, ils y realisaient des projets de publicite. Aux 3 etages superieurs, il y a des objets, des dessins, des affiches et des peintures qui racontent tout le parcours du peintre, de sa naissance a sa mort.
Musee Magritte Museum (oui, Journee surrealiste, c est plutot pas mal) Ce musee est dans le cadre des musees royaux des Beaux-Arts de Belgique. L exposition commence dans l ascenseur qui a une vitre donnant sur un portrait de sa femme. Le musee est tres grand, sur 3 etages, tres bien fait, avec une chronologie qui raconte la vie de Magritte, des citations surrealistes du peintre, nombreuses de ses oeuvres, si pures, si decalees, si impressionnantes...
'' Il ny a pas de choix: pas d art sans vie.'' Rene Magritte.
Pour poursuivre ma journee surrealiste, je vais boire un verre a La fleur en papier dore qui est le bar dans lequel se retrouvait tout le groupe surrealiste belge dans la premiere moitie du 20eme siecle. Apres la guerre mondiale, les artistes du groupe Cobra viennent souvent, tout comme de grands ecrivains flamands. Le cafe est assez grand, reparti sur plusieurs salles, placardees de tableaux, sculptures, citations...
''Tout homme a droit a 24 heures de liberte par jour.'' Le Petit Gerard.
Le jardin botanique de Bruxelles a ete inaugure en 1829. Cet endroit a quelque chose de decale. Grande surface fleurie et parfumee, verte au charme romantique d une petite ballade, perdu entre les immenses buildings bleus, vitres, abondants de gens en costards et tailleurs qui ne prennent meme pas le temps de regarder par la fenetre... Il y a une salle de concert dans le jardin dans laquelle jouent des artistes alternatifs.
La Place de la Colonne du Congres presente uen statue de Leopold I. Elle commemore le Congres national datant de 1830 qui marque le fondement de la Constituion de la Belgique.
Il pleut. Je n ai pas de parapluie. J erre dans les rues en ecoutant de la musique electronique. J erre sans but et sous la pluie. Je n ai pas peur.
Les Belges sont fous des matchs de cricket a la TV.
La Mitraillette est une specialite locale a ne pas louper! Elle est constituee d un sandwich de grillade avec crudites diverses et frites. De quoi perdre l appetit pendant un certain temps...
Le Celtica, vrai bar celtic ou ils servent de la biere a 1 ou 2 euros en regardant des matchs de cricket (surtout que c est le championnat mondial... vous le saviez, ca??!)
J ai besoin de contact. Je retourne la rue des Bouchers pour voir Henrique mais il travaille toujours, alors c est son voisin (et concurrent) qui m offre un verre... Trop facile, je trouve... Mais je ne vais pas m en plaindre... Bref.
Le Cercueil est un bar glauque comme on les aime, qui existe depuis 27 ans. Les murs sont noirs avec des motifs dores, des crucifix et des peintures de cimetiere, l ambiance tamisee par des lumieres rouges est presque inquietante. Les tables sont des cercueils ouverft avec une vitre montrant un squelette. Le serveur sert des cocktails aux noms sympqthiaues, melant toutes sortes de jus de cadavre et autres zombies, servi dans une choppe en forme de crane. Le cocktail que je choisis est la specialite de la maison: portant le meme nom que le bar, il se compose de vodka aux fruits des bois flambee et arrosee de Leffe blonde.
Le comble du paradoxe est qu il y a une hord de touristes suisses dont le 90% est constitue de pouffs qui ne comprennent rien. Allez savoir comment ils ont atterri la bas... Bref, le serveur, Guillaume, est plutot ravi que je sois la pour discuter avec lui. Il est Francais mais a decide de passer quelques jours dans une capitale le jour de son anniversaire l an dernier. Il a debarque ici, est tombe amoureux de l endroit et est revenu y travailler. Voila pourquoi il a fait des annes d etude d economie en France: pour finir barman dans un bar glauque en Belgique. Faut bien profiter de sa jeunesse, je trouve, avant d entrer dans la toute petite boite de la societe...
Un jour, je me leve, et je decide d aller chez le coiffeur. Ma coiffeuse personnelle de Londres (Lolo ma premiere couchsurfeuse) n est pas vraiment par la pour m arranger tout ca alors je marche et je trouve un coiffeur sympa qui me refait la coupe pour trois fois rien. Il y a deux filles qui m ont l air plutot sympathiques, assies sur le canape a l entree et qui attendent leur tour. Elles discutent, j ecoute, et je me dis qu on ne vit qu une fois, alors je leur demande si elles connaissent des endroits sympa pour sortir. Et bam! Deux rencontres pour le prix d une. Celle qui decide de se couper les cheveux (dure decision, mais bon choix, a vrai dire, oui oui je compatis, moi et ma masse de cheveux ingerable) est Judith (elle a dailleurs failli s appeler Violette... Ben tiens...), son amie est Lexane. Elles font du shopping a Bruxelles, cherchent a traquent les magasins vintage et de design d interieur, alors soit, je les accompagne (Miro attendra encore un jour...). Le but de la journee est de trouver une montre a gousset, des chaussures d homme, une bague avec un animal et une broche en fleur. Dure requete! Puisque a la fin de la journee, Lexane a trouve une robe et... C est tout. a voir, le shopping a Bruxelles n est pas mieux qu en Suisse...
Se faire des amis a la rue des Bouchers, c est elargir son carnet d adresses internationalement.
Le voyage... Mais le voyage! Ce soubresaut d inquietude et euphorie! Une vie qu on ne vivra qu une fois, sans remord ni regret! Juste la vie telle qu elle est...
Spectacle de Toone. Chose promise, chose due, je vais vous en parler. La maison de Toone est un bijou precieux de Bruxelles, construite en 1696. Elle est a la foix un estaminet charmant, un musee biblio-videotheque, une fabrique de marionnettes et un theatre. Les marionnettes de Toone sont grandes, avec de somptueux vetements et sont articulees par des gens qui tirent des ficelles et les tiennt par des batons. Le soir, je m envole dans la magie d un Dom Juan un peu timide, a Bruxelles, chez son pere Dom Pedro qui lui demande, pour l honneur de la famille, de battre le record d une famille ennemie... Le record de quoi? De Jarretieres! Une comedie grotesque en ancien francais bruxellois a mourir de rire! Loin du Dom Juan molieresque, cette piece est piquee d anachronismes absurdes et de references a la ville de Bruxelles. Un tres bon divertissement malgre la chaleur etouffante de la salle... Une bonne occasion de voir un cliche de la ville que trop peu de gens connaissent...
Mon Dieu! Mon journal de bord est termine... Bien triste. Heureusement que j en ai un autre... Et le voyage continue, immortalise par ma plume...
La Chappelle Madeleine, qui sent la bougie a la vanille!
Pour le week end, je fais du CouchSurfing chez Delphine. Sympathique pour trouver son appartement sur une certaine place que personne ne semblait connaitre... J ai presque eu l impression de ne pas etre dans la bonne ville, pendant un temps.
Chez Adriana. Petite femme dans une petite boutique de sandwich a la grec. Mono-dialogue.
- Bonjour mademoiselle, qu est-ce que je vous sers? Oui et avec quelle sauce? Nous avons tout plein de sauces! Vous voulez quoi? Une qui pue? Une qui pique? Une qui est degueulasse? C est la premiere fois que vous venez? Alors pour la premiere fois, c est sandwich surprise, satisfait ou renvoye. Goutez notre specailite ail-aubergine. Vous aimez? Parfait. Ca fera 4 millions d euros. Et voila 46 milliards pour vous.\
Aux gens que je rencontre et que je quitte, je ne leur dis jamais que je dois rentrer. Je leur dis juste que je pars. Car chaque adieu est pour moi un nouveau depart.
Un aller simple Bruxelles-Anvers coute 6,70 euros. Un aller-retour coute 7,70 euros. Cherchez l erreur!!
Sept semaines et demie que je suis partie. Et j ai l impression que chaque jour je recommence mon voyage.
Exposition de Joan Miro. Un delice. L entree dans le monde de la poesie picturale et chantante, ou la musique semble trouver sa couleur sur la toile, ou l harmonie abstraite et ellement significative a la foi touche le coeur profond de l ame. Bienvenue chez Miro et la purete de ses formes. Des couleurs qui s inversent quand elles entrent en contact avec d autres. Que de paradoxes visuels qui tiraillent la joie et l angoisse a travers de vives couleurs presque trop violentes. Meler l infiniment petit a l infiniment grand et construire un monde ou tout devient possible, ou le ciel embrasse la terre et toutes les creatures du monde naissent de ce baiser enflamme et harmonieux. Miro experimente, il assemble des objets trouves par hasard pour en faire des sculptures, etalent sur la toile des formes reflechies, chargees de logiques et de symboliques bien que le titre des oeuvres n aide pas a le decrypter. Finalement, il ne faut pas chercher a comprendre Miro. Il faut juste se laisser bercer par la poesie picturale de son monde paradoxal.
Le vendredi, Delphine me presente toutes ses amies et nous allons a une flatparty dite la fete du printemps (dresscode: fleurs!!). Immense appartement rempli de gens, avec une fanfare endiablee! Bref, l ambiance est au rendez-vous. J y rencontre meme moult Suisses avec qui je peux parler. C est bien drole!
Alcool de genievre au citron. Atroce, infecte, on dirait du desinfectant... Mais c est Belge, fallait bien gouter... =)
La couleur de Bruxelles est OR. Je m y sens chez moi et je m y sens moi. Elle est comme le paroxysme de ma complementarite.
IL y a parfois des jours ou je me sens etrangere a moi meme, enfermee dans mon corps et ma tete. Je me heurte a mon miroir, j en tombe a la renverse, et quand je me releve, je me sens vulnerable et grandie a la fois.
Le samedi, je sors a nouveau avec Delphine et ses amies, dans un squat cette fois. Diner canadien, petite musique espagnole, gens sympathiques et tres diverses. Et j y fais une bien drole de rencontre. Je suis entouree de gens que je ne connais pas, mais je ne suis pas dans une humeur a parler. Cependant, quand Corisande prend place a mes cotes pour me demander mon briquet, il se passe quelque chose. Je lui demande de prendre soin de mon briquet car j y tiens (il appartient a quelqu un, c est le seul souvenir physique qui me ramene a lui). Premiere conversation absurde au sujet d un objet anodin. Et de fil en aiguille, c est une rencontre qui flirte avec les barriere de la folie et du paranormal qui se coud devant nos yeux abasourdis. Corisande est habitee par la sensibilite au point qu elle lui fait defaut. Et en la rencontrant, je rencontre la premiere personne qui peut comprendre le don inutile et secret que je detiens. Soudain, on se sent moins seul... Mais j ai beau chercher dans tous les coins et les recoins des dictionnaires, je ne trouverai pas de mots pour parler de cette rencontre qui est une bribe de mon propre miroir. Alors. Voila. Delphine s en va, sa coloc aussi. Tant pis, je rentrerai seule. Je ne veux pas que la conversation se brise. Pas maintenant. Les gens partent au fur et a mesure. Vers 3h du matin, je me dis qu il faudrait que je rentre aussi.
Dehors, il pleut a mort. L orage gronde dans le ciel. Etrange atmosphere elctrique. Faire une rencontre bouleversante et se faire bousculer par cette tempete dans les rues desertes et inondees. Je commence a pleurer sans larme, sous la pluie qui me detrempe (parce que oui, l eau ca mouille). Au loin, les sirenes angoissantes des ambulances. Au ciel, l orage qui explose et illumine la ville entiere une fraction de seconde. Je marche vite, sous la pluie, je marche et les feux deviennent verts quand j arrive devant, comme par magie. Des voitures qui passent. J entends les basses de la chanson ''7 nations army''. Je n ai pas froid, j ai le sentiment de flotter. Toutes ces rencontres platoniques qui entrent dans ma vie, bousculent et s en vont...
Je suis comme ecartee entre mille sentiments qui me tirent dans tous les sens, pour me tester, m apprivoiser. J apprends a me connaitre, mon Instinct teste mes limites, je veux voir jusqu ou je suis capable d aller. La vie me fait passer par mille et une emotions... Mais ce qui reste, c est cette Sensibilite. Derriere ce mur hermetique ce cache ce coeur sensible qui pleure dans les eglises et fait abstraction de tout ce qui pourrait le nuir. Il y a des failles, cependant. Des failles qui laissent entrer des gens dans ma vie et me donne la possibilite de me rendre compte... que des gens de bien, ca existe aussi...
Je m arrete au cercueil pour une biere. Guillaume fait la fermeture avec des amis. Et je rentre, completement fatiguee, ereintee, sous la pluie battante. L orage s est tu. '' Diego'' de France Galle resonne encore dans ma tete.
Seule dans les rues de Bruxelles la nuit, je me sens plus en securite qu a Yverdon-les-Bains en debut de soiree.
J aime l odeur des metros des villes.
Sur les trottoirs de Bruxelles, il y a un signe qui interdit les chiens de faire leur besoin par ici. A voir, les chiens belges ne savent pas lire les panneaux interdiction...
A Bruxelles, meme quand c est vert pour les pietons, des voitures passent...
En voyage, je cherche des Reponses et je trouve des Questions .
Le vent tourne encore une fois. Adieu mon amour de capitale. Adieu ma cite d or.
NEXT STOP ANVERS!
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