19th STOP :
Dans les trains allemands, la consommation et la possession d alcool sont interdites.
Les ALlemands boivent du jus de fruits en le melangeant avec de l eau.
J arrive a Hambourg et je rejoinds ma nouvelle CouchSurfeuse qui s appelle aussi Sophie... Elle fete son dernier jour de cours de gymnase et se retrouve avec des amis sur une pelouse, quelque part, dans la periferie de la ville, pour faire un barbecue. Elle me prepare une enorme salade et me presente a quelques amis. Et puis nous rentrons chez elle. Elle me fait la confidence qu elle n a jamais vraiment eu d atomes crochus avec les gens de sa classe, pas meme de sa volee, qu elle deteste ces gens si normaux et dans des boites, qui la prennent pour une alterno decalee alors qu ils ne la connaisset pas. Ah! Je sais deja qu on va bien s entendre. J ai vecu ce meme sentiment au gymnase. Haha... Le gymnase... Rien que d y penser, j ai envie de rire. Il y a un an, je me trouvais sur les bancs de ce gymnase, regardant par la fenetre et attendre que le temps passe, accrochee a des obsessions brumeuses qui m empechait de regarder mon agenda au rayon EXAMENS!, dans cette classe si normale, avec tous ces gens si normaux, dont la plupat savaient bien que leur vie etait deja tracee, qu il n y avait pas de souci a se faire... Tous ces gens avec qui je n ai presque plus de contact aujourd hui... Et que je cotyais chaque jour il y a un an.. un an... qui me semble deja une eternite... (Grosse pensee pour tous les gymnasiens du Cessnov qui voient approcher les examens et qui s ennuient chaque jour... sachez que d ou je suis je pense a vous.. ;) )
Sophie est tres spontanee, tres active, creative, passionnee et curieuse. Exactement le genre de personne que ja pprecie, en realite.
On rejoint Isabell, une de ses meilleures amies qui travaille dans un sympathique cafe Yokozuna. Elle a fini son service. Daniel, le copain de Sophie, nous rejoint. Sophie et lui s en vont, car elle doit travailler en distribuant des flyers. Je reste avec Isabell. Elle m emene faire du shopping au Kleidermarkt, un magasin de seconde main immense ou il y a de tout et de rien.
Needed colours . Bought a new dress . Feels happy now .
Il y a des capsules de bouteilles icnorporees dans les rues.
En Allemagne, le plat national se trouve dans les restaurants turcs.
Les coiffeurs sont multikulturel. (C est ecrit sur la porte du salon).
La nuit, il y a des gardiens qui surveillent les chantiers.
Sophie et Isabell m emmenent dans le plus grand squat de la ville. Un vieil immeuble recouvert de graffitis, sur plusieurs etages, avec des gens partout, des gens etranges, des gens un peu fous, des gens perdus qui n ont rien, es gens gentils, pourtant, parfois, ou des gens aigris et pleins de haine. Des gens qui cherchent a se faire comprendre. Des gens qui cherchent a creer pour survivre...
On va dans un club. Au sous-sol, il y a un DJ pourri qui mixe du reggae et a l etage, un concert de rap. La soiree n est pas geniale car l ambiance pas trop la. Et j en ai marre de ce genre de clubs ou tous ces gars s aglutine pres des filles pour danser. Durant la soiree, le videur a refuse de laisser entrer un homme handicape en chaise roulante. Sophie est sortie de ses gonds et a convaincu le videur de le laisser entrer. Je pense que c est le genre de fille qui pourrait, malgre son age, convaincre n importe qui...
On parle beaucoup toutes les trois. Ces filles sont simplement adorables, toutes pleines d energie, d envie, de vivacite, d humour. Isabell me dit que j ai un Lachflash, c est a dire un rire qui eclate dans l air et se stoppe aussitot. Je trouve genial... "Violette, stay with us! We like you!" ... Encore des gens attachants que je recontre... On finit par rentrer en bus chez Sophie. On change plusieurs fois, se refugient dans une banque pour ne pas mourir en froid en attendant les correspondances des bus. Et deux heures plus tard, on arrive enfin chez Sophie...
Sophie habite avec ses parents et son frere das une grande maison en peripherie de la ville (environ 30 minutes du centre) Il y a beaucoup de nature, de forets autour. Elle a un grand jardin et ses parents sont adorables, tres ouverts et alternatifs.
Apres avoir dormi jusqu au debut de l apres-midi, c est Sophie qui nous prepare un petit dejeuner au lit, avec des croques monsieurs faits dans une machine des annees 60 et un frappe a la banane. On se prepare gentiment, l apres midi, en riant toutes les trois et parlant de tout et rien, regardant des photos, se racontant des souvenirs. En fin d apres midi, nous allons chez une amie hippie a elles, Ela, qui habite a deux stations de metro. On boit beaucoup de biere et de vin ignoble, on mange une salade immense et des champignons grilles, on ecoute de la musique reggae en parlant. Juste un petit groupe e gens que je ne connais pas et avec qui je discute aisement. Un des invites est jardinier et m explique que si on met un haut parleur pres d une plante de courge, elle s en eloigne s il diffuse du metal. En rebanche, elle s en approche si c est du reggae et s enroule autour si c est de la musique indienne. L influence que la musique porte au monde ne cessera jamais de me fasciner.
L ambiance est si calme. Juste de la musique et des gens heureux, dans un jardin perdu dans une foret, dans la peripherie d Hamburg. Des gens tranquilles, au coeur tres grand et au rire facile. On s est peints sur le visage des fleurs et des danses colorees. Quand la nuit tombe, le froid arrive et quelqu un finit par faire un grad feu dans le barbecue. Et tous autour, nous trinquons et causons doucement.
Le samedi, Isabell travaille alors Sophie et moi allons en ville au marche aux puces. J adore les marches. J adore fouiller, regarder, chercher. Laisser libre court a mon insatiable curiosite. Et trouver. Parfois. Marchander, ensuite. ET gagner, toujours. Je trouve une boucle d oreille en forme de masque. Personne n est etonne. C est kytsh, mais j adore.
Il fait gris et sombre, il pleut parfois et les nuages semblent menacants. Hambourg a un cote gris, presque noir. Il y a quelque chose dans cette ville de tres puissant, je trouve. Quelque chose dont personne ne parle. Une energie qui se degage a travers ces vieux murs qui ont vecu tant de choses. Un espoir d effacer un passe impossible a oublier.
Avant que le deluge ne se deverse sur nous, nous ous refugions dans un cafe turc pour manger un peu de humus et boire un the tchai. Et nous poursuivons notre visite de la ville a travers des petites ruelles aux magasins decales, dejantes, delures - l Allemagne alternative.
En marchant, nous trouvons une eglise orthodoxe. C est la premiere fois que j y mets les pieds... Tout est lumineux, les fresques sont naives, aux couleurs pales, les icones kytsch sur les murs scintillent. La difference est frappante!!
Sophie m emmene dans un quartier alternatif autogere ou les artistes se retrouvent pour creer. Elle me montre le Fahrrad werkstratt, un edroit ou acheter, vendre, echanger des velos. Le quartier est tres grand, entre des maisons abandonnes, detruites, rafistolees, squattes, et de vieux vans faisant office de maison. Des touches de peinture un peu n importe ou, des phrases revoltees, un peu d art par ci par la, juste pour garder espoir. Sophie m explique que cet endroit etait comme sa maison, autrefois. Mais qu aujourd hui les choses ont change et qu elle ne s y sent plus a laise... seulement, elle est triste, car elle ne sait pas quelle est la cause de ce changement brutal..
A Hambourg, il y a des magasins de seconde main dans lesquels on peut acheter des choses sans les payer. Il suffit d etrer et de se servir. Il y a tout de meme la possibilite de mettre une petite piece dans un bidon en metal...
Sophie doit travailler deux heures en distribuant ses flyers alors je me ballade seule dans la rue, dans la ville. Je reflehis enormement en me laissant guier par mes pas. Beaucoup de choses se passent toujours, beaucoup de sentiments, d emotions, et tout me verse et me renverse, et je m enivre de me decouvrir, de rencontrer, d etre et de vivre! Je decouvre le lac d Hambourg avec son jet d eau qui n arrive pas a la cheville de celui de Geneve (avouons-le!) et le centre de la vieille ville.
Les WC publics d Hambourg sont une sorte de cylindre en plastique tres etroit a porte automatique (apres avoir insere une piece) avec lave-seche-mains integre.
Dans les metros d Hambourg, il y a du reseau pour les telephones portables.
Je retrouve Sophie et nous allons souper chez des amis. Il y a la un couple gauchiste qui lutte pour le droit des immigres, une Fracaise qui les aide en faisant du benevolat, Ali et Mohammed, des amis de Sophie. Mohammed est justement un immigre depuis deux ans. Il a appris l allemand tout seul, est tres intelligent et actif, cuisine a merveille, est d une douceur et d une delicatesse dont bien des hommes devraient prendre exemple. Et pourtant, il n a pas le droit de travailler. Il n a pas de domicile et jongle entre plusieurs maisons de gens qu il connait pour vivre, risquant chaque jour de se faire decouvrir par la police pour le renvoyer en Lybie. Les discussions autour de la table sont enflammees, politiques, revoltees. Ces gens la se battent pour le droit d etres humains qui ne peuvent pas s integrer juste parce qu ils ne possedent pas un bout de papier mentionnant la natioalite allemande, ni le droit de rester pour travailler, se nourrir, se vetir, se faire plaisir - le droit de vivre, finalement. J ai soudain ressenti cette douleur brulante dans la poitrine. La haine qui se reveille et qui cogne contre les parois de mes organes. Je n avais plus entendue cette voix depuis longtemps, tres logtemps. Et la, elle se reveille, cette haine de la mochete du monde et de la nature humaine. L absurde de l aodin? Parlons e! Des gens qui doivent fuir ou mourir, qui demandent l asile et se font rejeter comme des hyenes ou traites comme des chiens. Des gens qui se cachent pour vivre un peu, des gens interdits que la police traque dans les maison au beau milieu de la nuit pour les jeter dans une voiture aux vitres teintees et les emmener la d ou ils ne viendront jamais. Oui, un peu comme les nazis qui chassaient les Juifs il y a 50 ans. Les choses n ont pas evolue, je trouve. Cette cruaute existe encore partout, mais personne n en parle jamais. Un documentaire a ce sujet a tete diffuse a la TV allemande, montrant par camera cachee comment les policiers s en prennent pour attraper les immigres - sans pitie, si brutalement, si violemment. Et personne ne reagit... WHAT IS WRONG WITH THIS WORLD???...
Apres s etre recharges de pensee positives aupres de ces gens chaleureux, pleins d espoir pour que les choses changent et d amour pour ceux qui en ont besoin, apres etre repus de ce festin lybien, Sophie et moi partons. Nous traversons une rue bondee de gens ivres qui deferlent dans les bars pleins a craques de gens alcoolises, drogues, mal dans leur peau et qui se prennent pour un heros le temps d une nuit. Ce genre d endroit semble derisoire lorsqu on n est pas dans l ambiance de la fete, les gens semblent inutiles et pathetiques, soudain. Vers quoi cette decheance nous menera-t-elle? (Je tiens a preciser que j ai traverser cette foule de mainstream people en etant completement sobre. Je pense que la sobriete change la perception des choses...)
En Allemagne, il y a beaucoup de publicites pour sensibiliser les gens aux problemes d alcoolisme, et pourtant, ceux ci ne semblent pour autant pas vraiment regles...
Un fou ivre m a pris pour Michael Jackson... a cause du chapeau...
Daniel nous rejoint. Nous rentrons chez Sophie pour discuter encore un peu.
Le dimanche, nous passons la journee a parler tous les trois. Daniel est tres drole, il s enflamme pour n importe quel sujet, c est un homme passionne et passionnant. Tous les trois nous parlons, partageons. Nous preparons esemble un super petit dejeuner. Avant de les quitter, Daniel nous offre un shot de Ouzo pour trinquer a notre rencontre, mon voyage, notre avenir et nos retrouvailles qu on espere.
Je saute dans le metro pour la gare. Je saute dans le train pour Lubeck. Le vent tourne encore une fois.
NEXT STOP : LUBECK !
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